Arrêté le 16 mai 2020 dans la banlieue de Paris après 25 ans de cavale, Félicien Kabuga est notamment accusé d'avoir participé à la création des milices hutu Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994 qui fit plus de 800.000 morts selon l'ONU, essentiellement au sein de la minorité tutsi.
Âgé de 87 ans selon le tribunal, M. Kabuga est actuellement détenu à La Haye, dans l'attente de son procès devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), chargé d'achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
"Les rescapés du génocide saluent la (...) décision selon laquelle Félicien Kabuga est apte à être jugé.L'âge et l'infirmité ne remplacent pas la nécessité de rendre des comptes", a déclaré à l'AFP Freddy Mutanguha, vice-président de l'association Ibuka.
"Avec les survivants du génocide contre les Tutsi partout dans le monde, nous attendons avec impatience que justice soit rendue", a-t-il ajouté.
Lundi, le MTPI a jugé qu'il était "dans l'intérêt de la Justice d'ouvrir" un procès contre Félicien Kabuga "dans les meilleurs délais" aux Pays-Bas.
Le dossier présenté au tribunal, basé sur plusieurs expertises, "démontre sans équivoque que Kabuga est dans un état vulnérable et fragile".
Les experts médico-légaux indépendants interrogés ont divergé sur l'aptitude de Kabuga à être jugé, mais ont convenu que son état pourrait le rendre inapte à l'avenir, a souligné le tribunal, en rappelant que l'accusé, qui réside actuellement dans un hôpital pénitentiaire, a "besoin de soins infirmiers 24 heures sur 24".
Ancien président de la Radio télévision libre des Mille collines (RTLM), qui diffusa des appels au meurtre des Tutsi, Félicien Kabuga est mis en accusation par le MTPI notamment pour "génocide", "incitation directe et publique à commettre le génocide" et "crimes contre l'humanité (persécutions et extermination)".
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