Kaylia Nemour, Imane Khelif, David de Pina...Les athlètes qui ont marqué l'histoire du sport de leur pays et de leur discipline aux Jeux Olympiques de Paris 2024

Infos. Les Jeux olympiques se sont achevés le dimanche 11 août. Les deux semaines de compétition ont été marquées par des participations et des victoires historiques.

 Kaylia Nemour, Imane Khelif, David de Pina...Les athlètes qui ont marqué l'histoire du sport de leur pays et de leur discipline aux Jeux Olympiques de Paris 2024
Faith Kipyegon, Kaylia Nemour et Imane Khelif - Flikr / Wikipédia

Rome, le 10 septembre 1960. Les Jeux olympiques battent leur plein dans la ville. Une des épreuves de la journée : le marathon. En fin d’après-midi, une soixantaine d’athlètes s’élancent dans les rues de la Ville éternelle dont un, qui court pieds nus : le marathonien éthiopien Abebe Bikila.

 De cette course, tout sera mythique : son arrivée, seul, sous l’Arc de Constantin et son record du monde de 2h15, qui feront de lui le premier athlète d’Afrique subsaharienne à remporter une médaille d’Or aux Jeux olympiques.

Après lui, plusieurs athlètes marqueront l’histoire de leur discipline, des Jeux et de leur pays. Et les Jeux de Paris ne font pas exception. 

KAYLIA NEMOUR- ALGÉRIE 


La gymnaste franco-algérienne Kaylia Nemour.                                                                                      Crédit : Wikipédia

Une première participation aux Jeux Olympiques à 17 ans et la gymnaste Kaylia Nemour met la barre haut en devenant la première athlète de l’histoire de la gymnastique algérienne a remporté une médaille d’or à l’épreuve des barres asymétriques, dimanche 4 août.

À la finale du concours général, jeudi 1er août - épreuve où les gymnastes doivent s’illustrer dans toutes les sous-disciplines de la gym – elle avait déjà réalisé un bel exploit en se classant 5ᵉ derrière les stars de la discipline : les Américaines Simone Biles et Sunisa Lee et la Brésilienne, Rebecca Andrade.

Lire aussi : JO Paris 2024 : l’Algérie fière de Kaylia Nemour

Sa participation à ces Jeux aurait pu être compromise, pour des raisons médicales et à cause de tensions avec la Fédération française de gymnastique. Il y a trois ans, une poussée de croissance a provoqué un problème osseux (appelé ostéochondrite), nécessitant une opération à chaque genou. L’année suivante, elle attend le feu vert de la Fédération française de gym pour reprendre les compétitions, mais l'instance émet des réserves et autorise une reprise sous conditions.

Un bras de fer se noue entre les deux parties et la gymnaste est exclue de l’équipe de France. Elle choisit de concourir pour l’Algérie en 2022, qui la laisse se présenter aux Championnats du monde qui ont eu lieu en novembre dernier en Belgique. Elle remporte une médaille d’argent aux barres asymétriques, qui lui permettra de se qualifier pour les Jeux de Paris.

La championne rejoint cinq autres athlètes qui ont apporté une médaille d'or à l’Algérie : Hassiba Boulmerka (1992), Hocine Soltani (1996), Nouredine Morceli (1996), Nouria Benida (2000), Taoufik Makhloufi (2012). 

DAVID DE PINA-CAP-VERT 

Dans sa fiche de présentation, le boxeur David de Pina partage son ambition : “Remporter la première médaille olympique de l’histoire du Cap-Vert”. Aussitôt dit, aussitôt fait, le boxeur de la catégorie des 51 kilos remporte son combat face au zambien  Patrick Chienyemeba et devient l’heureux détenteur d’une médaille de bronze. Lors de sa première participation aux Jeux de Tokyo, en 2021, le boxeur avait été éliminé dès le premier tour.

Le pays, qui participe pour la première fois aux Jeux Olympiques, à Atlanta (États-Unis), en 1996, rejoint le cercle des pays détenteurs d'une médaille aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques d'été. La première médaille du Cap-Vert avait été remportée par le sprinter Gracelino Barbosa aux Paralympiques de Rio, en 2016. 

TATJANA SMITH-AFRIQUE DU SUD 

Avec sa médaille d'or et sa médaille d'argent, Tatjana Smith rejoint le club des athlètes sud-africains les plus médaillés aux Jeux avec le nageur Chad Le Clos (une médaille d'or et trois argent) et l'ex-gloire de l'athlétisme, Oscar Pistorius (six médailles d'or, une d'argent et une de bronze). La nageuse de 27 ans ajoute les deux médailles gagnées à Paris, aux deux médailles (or et argent) qu'elle a gagnées lors de sa première participation à des Jeux, à Tokyo en 2021. 

Après ses victoires, elle a annoncé sa retraite, vendredi 2 août. 

JOSHUA CHEPTEGEI-OUGANDA 

Si le coureur de fond de 27 ans participe pour la première fois aux Jeux en 2016, à Rio, c'est à Tokyo, en 2021, qu'il va parer son cou d'une médaille d'argent, gagnée à l'épreuve du 10 000 m et d'une médaille d'or remportée à l'épreuve du 5000 m.

Trois ans plus tard, vendredi 2 août, il remporte une nouvelle médaille d'or à l'épreuve du 10 000 m et il en profite pour réaliser un nouveau record olympique (26 min 43 s 14).

LETSILE TEBOGO - BOTSWANA 

Le sprinter Botswanais de 21 ans, a créé la surprise, jeudi 8 août en remportant la finale du 200 m.

Il apporte au Bostwana sa première médaille sur ces Jeux et la première médaille d'or depuis la première participation du pays aux Jeux, en 1980. Pour célébrer sa victoire, Mokgweetsi Masisi, président du Botswana, a banalisé l'après-midi du vendredi 9 août pour célébrer sa victoire.  

IMANE KHELIF-ALGÉRIE 


La boxeuse Imane Khelif (en rouge) aux Jeux de Paris en 2024.                                                                        Crédit : Flikr 

La boxeuse algérienne de 25 ans a rapporté une deuxième médaille d'or à l'Algérie, après sa victoire face à la championne du monde en titre dans la catégorie des moins de 66 kilos, la chinoise Yang Liu, vendredi 9 août. 

Depuis un an, son parcours est entaché par des polémiques sur son genre. Atteinte d’hyperandrogénie - surproduction de testostérones - , l’athlète est accusée d’être un homme.  

En 2023, elle s’était hissée en demi-finale du championnat du monde à New Delhi. Mais elle a été disqualifiée à la suite de tests d'éligibilité de genre organisés par la Fédération internationale de boxe (IBA). Des tests qui ne sont pas reconnus par le Comité international olympique (CIO).

Si le comité international olympique a pris la défense de la boxeuse, son exclusion du championnat de Delhi a refait surface quand l'Italienne Angela Carini a abandonné leur combat au bout de 46 secondes, en 8e de finale. D’Elon Musk, en passant par la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni à Donald Trump, plusieurs personnalités publiques ont émis des doutes sur son genre. 

La boxeuse s'est exprimée pour la première fois dimanche 4 août, lors d'une interview donnée à l'agence anglo-saxonne AP, et a dénoncé l'harcèlement qu'elle a subi en rappelant que « cela peut détruire les gens, cela peut totalement absorber leurs pensées, leur esprit et leur âme. Cela peut diviser les gens. Et pour cette raison, je demande à tout le monde de s’abstenir de toute forme d’intimidation. » 

CINDY NGAMBA-ÉQUIPE OLYMPIQUE DES RÉFUGIÉS 

La Camerounaise Cindy Ngamba, 25 ans, est la première athlète de l’histoire issue de l’équipe olympique des réfugiés à sécuriser une médaille aux Jeux Olympiques, après sa victoire face à la Française Davina Michel en quarts de finale des -75 Kg, dimanche 4 août. Elle a remporté une médaille de bronze malgré sa défaite (il n'y a pas de petite finale en boxe), jeudi 8 août.  

Elle est également la première boxeuse à représenter l’équipe olympique aux JO. Créée en 2015, l'équipe olympique des réfugiés a fait sa première apparition aux Jeux olympiques de Rio en 2016 avec 10 athlètes concourant dans trois sports. En 2021 aux JO de Tokyo, elle est passée à 29 athlètes dans 12 sports. Cette année, l’équipe compte 36 athlètes dans 12 disciplines différentes. 

Arrivée en Angleterre à l’âge de 11 ans avec sa famille, Cindy Ngamba possède un statut de réfugiée depuis 2021. Ouvertement lesbienne, la boxeuse ne peut pas retourner au Cameroun.  Les rapports entre personnes de même sexe sont passibles de 6mois à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende.

Depuis sa création, l’équipe olympique des réfugiés n’avait jamais remporté de médailles. 

FAITH KIPYEGON-KENYA 


La coureuse kényane Faith Kipyegon                                                                           Crédit : Flikr 

Faith Kipyegon, 30 ans, domine les épreuves du 1500 m et du 5000 m mais son épreuve phare reste le 1500 m dont elle est double championne olympique, en 2016 à Rio et en 2021 à Tokyo, et triple championne du monde (2017,2022 et 2023).

Le 7 juillet, quelques semaines avant le début des Jeux de Paris, elle a battu son propre record du monde de sept centièmes à la Ligue de diamant de Paris. Avec sa médaille d'or remportée à l’épreuve du 1500 m, samedi 10 août, elle est devenue la première athlète de l'histoire de cette discipline à réaliser cet exploit, tous sexes confondus. 

L'ÉQUIPE FÉMININE DE BASKET DU NIGÉRIA 

Après sa victoire face au Canada, dimanche 4 août, l’équipe de basket du Nigeria est devenue la première équipe africaine à se qualifier en quarts de finale. 

Vainqueure des éditions de 2003, 2005, 2017, 2019, 2021 et 2023 du Championnat d’Afrique féminin de basket, qui a lieu tous les deux ans, l'équipe de basket du Nigéria fait mieux que ses dernières participations aux Jeux olympiques d’Athènes, en 2004 et de Tokyo, en 2021 où elle n’avait pas passé les tours préliminaires. 

Les  D’Tigress se sont inclinées face aux États-Unis (88-74), mercredi 7 août. 

L'ÉQUIPE MASCULINE DE BASKET DU SOUDAN DU SUD

Son parcours s’est stoppé net aux portes des quarts des finales, après un match perdu (96-85) face à la Serbie, samedi 3 août. Une défaite amère pour le coach Royal Ivey qui avait critiqué l’arbitrage à l’issue du match.

Malgré la défaite, les Bright Stars  restent une des plus belles révélations de ces Jeux et mis en lumière leur pays, dont l’histoire est obscurcie par plusieurs conflits.

Depuis son indépendance, le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud a connu une guerre civile (2013-2018), dont les massacres et exactions à caractère ethnique ont laissé un bilan humain catastrophique : 400 000 morts, des millions de déplacés et un pays ravagé par les violences politico-ethniques. Le plus jeune pays du monde souffre aussi d’une grave crise économique et de corruption et est confronté aux effets du réchauffement climatique (inondations, sécheresse...).

Créée en 2011, l’équipe est coachée depuis 2021 par l’ancien joueur de NBA, Royal Ivey. L’équipe participe à des compétitions internationales depuis trois ans. 

Elle est remarquée lors de son match de préparation face aux  États-Unis, les actuels champions olympiques, le 20 juillet. Elle s’était inclinée d’un point (100-101) face aux Américains. 

 

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