Ce mardi 2 juillet, les Kényans sont à nouveau descendus dans les rues de Nairobi, la capitale, pour dénoncer la politique de William Ruto. Ils réclament sa démission.
Police battle protestors along Tom Mboya Street in the Nairobi CBD in the ongoing anti-government protests.
— The Standard Digital (@StandardKenya) July 2, 2024
Video By Collins Kweyu pic.twitter.com/8IpKaOFRKG
À l'origine de la colère des manifestants : le projet de loi de finances du gouvernement, présenté au Parlement kényan le 13 juin.
Pour réduire le déficit budgétaire et payer les intérêts de la dette nationale, le gouvernement souhaitait augmenter ou ajouter des taxes sur les produits et services du quotidien comme les données internets, le carburant, les virements bancaires ou une taxe annuelle sur la propriété des véhicules s’élevant à 2,5 % de la valeur du véhicule. Des mesures qui précariseraient davantage certains Kényans, selon les manifestants.
Selon la Banque centrale du Kenya, l’inflation alimentaire a augmenté de 7,9 % et de 3,6 % pour le carburant.
De #OcccupyParliament et #RejectFinanceBill…
À l’annonce du projet de loi, le mouvement Occupy Parliament voit le jour. Ce dernier est essentiellement mené par la Génération Z (née après 1997), qui utilise les réseaux sociaux pour organiser des marches pacifiques et diffuser le numéro des députés pour que chaque citoyen contacte son représentant.
Le mouvement va s’étendre à l’ensemble du pays et ont mobilisé des milliers de personnes.
La première manifestation du 18 juin qui s’est déroulée devant le Parlement kenyan a été réprimée par les forces de l'ordre, qui a dispersé les manifestants avec du gaz lacrymogène et des canons à eau et procédé à l’arrestation d’une dizaine de personnes, relate l’AFP. Le gouvernement a annoncé le même jour le retrait de certaines mesures, mais les manifestants veulent le retrait intégral du texte.
La mobilisation prend une tournure violente le mardi 25 juin. Des manifestants prennent d’assaut le Parlement et incendient les bureaux du gouverneur de Nairobi. Le gouvernement fait appel à l’armée et la police tire à balles réelles sur les manifestants.
Selon la Kenya National Human Rights Commission (KNHRC), l’agence de protection des droits humains, la manifestation a fait 22 morts. Le lendemain, le président annonce le retrait de son projet de loi.
Une victoire pour le mouvement Occupy Parliament, mais face à la répression de la mobilisation du 25 juin, les manifestants réclament désormais le départ de William Ruto.
...À #RutoMustGo
Lundi 1er juillet, la KNHRC, déclare qu’il y a eu 38 morts et 361 blessés depuis le début de la mobilisation. La veille, dimanche 30 juin, William Ruto s'est exprimé pendant deux heures à la télévision kényane.
En plus de défendre son bilan, il est revenu sur les événements des derniers jours. Il considère que “la police a fait de son mieux”. Il s’est également dit prêt à discuter avec la jeunesse kényane.
Le même jour, une centaine de personnes a marché pacifiquement à Nairobi pour rendre hommage aux victimes du mouvement, en scandant “Ruto Must Go” (Ruto doit partir).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.