C'est le plus petit nombre de candidats à une élection présidentielle depuis l'instauration du multipartisme en 1992 dans ce pays locomotive de l'Afrique de l'Est. Sur un total de 17 dossiers, quatre ont "satisfait aux exigences constitutionnelles et statutaires requises", a annoncé la commission électorale (IEBC) dans un communiqué. Le scrutin s'annonce comme un duel entre deux grands favoris: l'opposant historique Raila Odinga et le vice-président William Ruto. Le président sortant Uhuru Kenyatta, qui ne peut se présenter pour un troisième mandat, a annoncé en mars soutenir son ancien rival Odinga, officialisant ainsi sa rupture avec Ruto, son vice-président depuis 2012 qu'il avait initialement désigné pour lui succéder. Odinga et Kenyatta ont entamé un rapprochement inattendu depuis 2018, après les violences qui ont suivi l'élection de 2017 contestée par Odinga, faisant des dizaines de morts. A 77 ans, Raila Odinga briguera pour la cinquième fois la présidence après des tentatives en 1997, 2007, 2013 et 2017. Cette figure de la politique kényane a notamment été Premier ministre entre 2008 et 2013 d'un gouvernement d'union nationale, après les violences post-électorales de 2007-2008, les pires depuis l'indépendance du pays en 1963 (plus de 1.100 morts et des centaines de milliers de déplacés). Son principal adversaire William Ruto, 55 ans, se pose en représentant des "débrouillards" du petit peuple face aux dynasties politiques qu'incarnent MM. Kenyatta et Odinga, dont les pères furent respectivement les premiers président et vice-président du Kenya indépendant. Kenyatta et Ruto s'étaient alliés en 2012 alors qu'ils étaient tous deux poursuivis pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale pour leur rôle dans les violences post-électorales de 2007-2008, où ils étaient dans des camps opposés. Les poursuites ont été abandonnées en 2016. Deux avocats sont également en lice. Fondateur du "Parti roots" s'inspirant du rastafarisme, George Wajackoyah est un avocat excentrique, qui a également officié comme agent de renseignement dans la police dans les années 1990 avant de s'exiler au Royaume-Uni jusqu'en 2012. Le programme de ce sexagénaire prévoit notamment de réduire la semaine de travail à quatre jours et de légaliser la marijuana pour financer la dette kényane. Egalement avocat, David Mwaure a, lui, fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Il s'était déjà présenté en 2013 avant de se désister pour un autre candidat.
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