"Les homosexuels sont une déviation de la norme. Pourquoi ? Est-ce inné ou acquis ? Nous devons répondre à ces questions", a déclaré le chef de l'Etat, qui dirige le pays depuis 1986, dans un discours à la nation prononcé devant les parlementaires. "Nous avons besoin d'un avis médical là-dessus. Nous devons en discuter vraiment", a-t-il ajouté. Le projet de loi, dont a été saisie une commission parlementaire début mars, propose des sanctions lourdes pour les personnes entretenant des relations homosexuelles dans un pays où l'homosexualité est déjà illégale, suscitant l'opposition d'organisations de défense des droits humains. Le texte prévoit jusqu'à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des activités homosexuelles ou se revendiquant comme LGBTQ. Il doit être discuté au Parlement la semaine prochaine, avec un vote pouvant intervenir dès mardi. Il survient à un moment où les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux, accusant des forces internationales obscures de faire la promotion de l'homosexualité en Ouganda. "Les pays occidentaux devraient arrêter de faire perdre son temps à l'humanité en tentant d'imposer leurs pratiques aux autres", a déclaré M. Museveni lors de son discours boycotté par tous les parlementaires de l'opposition, sauf un. "Les Européens et d'autres groupes épousent des cousins et des proches parents. Ici, se marier dans son clan est tabou. Devrions-nous leur imposer des sanctions pour avoir épousé des parents ? Ce n'est pas notre travail", a-t-il ajouté. L'Ouganda a une stricte législation anti-homosexualité - un héritage des lois coloniales - mais depuis l'indépendance du Royaume-Uni en 1962 il n'y a eu aucune poursuite pour des actes homosexuels consentis. En 2014, un tribunal ougandais avait bloqué un projet de loi approuvé par les députés et signé par le président Museveni pour punir les relations homosexuelles de prison à vie. Ce texte avait suscité un tollé au-delà des frontières ougandaises, certains pays riches ayant suspendu leur aide après sa présentation au Parlement.
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