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Mali: l'ONU craint une attaque jihadiste contre la ville de Ménaka

Une attaque jihadiste pourrait intervenir contre la ville de Ménaka, dans le nord-est du Mali, après le départ de l'armée française de cette localité, a indiqué lundi l'émissaire de l'ONU pour ce pays au Conseil de sécurité.

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13 juin 2022 à 17h21 par AFP

"Depuis le début de cette année, nous avons constaté une détérioration de la zone des trois frontières (aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso) avec des effets conséquents sur les régions de Ménaka et de Gao", sur fond de redéploiement des forces françaises Barkhane et européenne Takuba, a dit El-Ghassim Wane. Indiquant s'être rendu il y a 15 jours à Ménaka, le responsable de l'ONU a déclaré que ses "interlocuteurs n'avaient pas exclu une attaque contre la ville (...) où 5.000 déplacés ont trouvé refuge". "Si ce scénario devait se concrétiser, la base de la Minusma risque d'être perçue comme le dernier refuge pour les civils fuyant la violence", a-t-il estimé. "Avec un minimum de forces maliennes dans la région et quelque 600 soldats de la paix disponibles pour protéger les civils, le personnel et les biens de l'ONU, la capacité de la Minusma à organiser une réponse efficace est limitée", a averti El-Ghassim Wane. Dans ce contexte d'insécurité qui perdure, la France a proposé officiellement "de poursuivre" son soutien aérien à la Minusma "de l'extérieur" après son départ du pays. "Ce soutien est nécessaire à la Minusma et à la protection des Casques bleus", a fait valoir l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière. Si un tel soutien était décidé à l'occasion du renouvellement ce mois-ci du mandat de la Minusma, expirant le 30 juin, il devra s'inscrire dans un cadre juridique clair et avec l'accord du Mali, a précisé le diplomate français. Sollicité sur ce sujet depuis plusieurs semaines, Bamako n'a pas encore répondu formellement à la proposition française qui est soutenue par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. L'armée française a officiellement quitté lundi sa base militaire de Ménaka, dont les clés ont été remises aux forces armées maliennes (FAMa), avant-dernière étape du départ de la force antijihadiste Barkhane du pays, selon l'état-major français.