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Mobilisations de la génération Z au Kenya, Ouganda et Ghana : après l'espoir, la désillusion ?

Du Kenya, à l’Ouganda en passant par le Ghana, de nombreux mouvements de contestation ont vu le jour ces derniers mois. Ces mouvements ont un point commun : ils ont été initiés par la génération Z, celle née après 1997. Si, dans le cas du Kenya, les mobilisations ont été historiques, certains manifestants estiment que leurs revendications n'ont pas été écoutées. Africa Radio a échangé avec Marie-Emmanuelle Pommerolle sur le sujet. La spécialiste des mobilisations sociales et politiques en Afrique était l'invitée de la matinale de ce mardi 15 octobre.

Des maifestants dans la rue de Nairobi en juin 2024
Des manifestants dans la rue de Nairobi en juin 2024
Crédit : Theresia Kyalo

15 octobre 2024 à 10h49 par Keisha MOUGANI

Écoutez Marie-Emmanuelle Pommerolle, spécialiste des mobilisations sociales et politiques en Afrique

Le 13 juin, le gouvernement kényan doit présenter au Parlement son projet de loi de finances. Ce projet devait réduire le déficit budgétaire et payer les intérêts de la dette nationale en  augmentant  et ajoutant des taxes sur les produits et services du quotidien comme les données internets, le carburant, les virements bancaires etc.

Des mesures qui auraient pu précariser davantage certains Kényans, selon les manifestants. 

À l’annonce du projet de loi, le mouvement Occupy Parliament voit le jour. Ce dernier est essentiellement mené par la Génération Z (née après 1997), qui utilise les réseaux sociaux pour organiser des marches pacifiques et diffuser le numéro des députés pour que chaque citoyen contacte son représentant.

Le mouvement va s’étendre à l’ensemble du pays et ont mobilisé des milliers de personnes. 

Lire aussi : Kenya. Les mobilisations contre le président William Ruto continuent 

La première manifestation du 18 juin qui s’est déroulée devant le Parlement kenyan a été réprimée par les forces de l'ordre, qui a dispersé les manifestants avec du gaz lacrymogène et des canons à eau et procédé à l’arrestation d’une dizaine de personnes, relate l’AFP. Le gouvernement a annoncé le même jour le retrait de certaines mesures, mais les manifestants veulent le retrait intégral du texte. 

La semaine suivante, la mobilisation prend une tournure violente la semaine suivante. 

Depuis, le président Ruto a décidé de retirer le projet de loi, d'engager un dialogue avec la jeunesse et a limogé une partie de son gouvernement. Malgré cela, certains manifestants estiment que leurs revendications n'ont pas été entendues par le gouvernement.