"N'oubliez pas la Somalie": plaidoyer à l'ONU d'un pays au bord de la famine

Infos. "N'oubliez pas la Somalie!": L'envoyé spécial somalien Abdirahman Abdishakur a tenté d'attirer l'attention cette semaine à l'ONU sur "l'ampleur de la crise" qui frappe son pays au bord de la famine, pour mobiliser plus d'aide de la communauté internationale.

"N'oubliez pas la Somalie": plaidoyer à l'ONU d'un pays au bord de la famine

"Nous sommes ici pour faire pression, pour attirer votre attention sur l'ampleur de la crise, sur le niveau de la catastrophe humanitaire en Somalie", a déclaré l'envoyé spécial sur la sécheresse du président somalien lors d'un entretien avec l'AFP. De réunions en réunions avec les agences onusiennes et les Etats membres de l'ONU depuis le début de la semaine, il a porté le même message: "Il y a toujours un écart énorme" entre l'aide humanitaire promise et les besoins d'un pays qui a subi quatre saisons des pluies insuffisantes depuis 2020. Actuellement, un peu plus de 60% des 1,4 milliard de dollars nécessaires pour financer le plan humanitaire pour la Somalie ont été promis. Et alors qu'une cinquième saison des pluies ratée est annoncée pour l'automne, les besoins vont encore augmenter. Si la pluie n'arrive pas et que "la réponse humanitaire n'est pas suffisante", "la famine se produira", a alerté Abdirahman Abdishakur. "Je sais qu'il y a une certaine concurrence sur la scène internationale en termes de priorités, avec l'Ukraine, l'impact du Covid-19 qui continue, la crise énergétique, mais cela ne veut pas dire qu'il faut oublier la Corne de l'Afrique et la Somalie", a-t-il insisté. "N'oubliez pas la Somalie, surtout la sécheresse qui risque de se transformer en famine", a-t-il martelé, soulignant que la situation était similaire à celle de 2011, quand la famine avait fait plus de 250.000 morts. Le chef de l'agence humanitaire de l'ONU Martin Griffiths a indiqué début septembre qu'en raison de cette sécheresse historique, le pays était au bord de la famine. "Nous avons une toute petite fenêtre pour espérer sauver des vies", a-t-il répété cette semaine aux côtés d'Abdirahman Abdishakur au siège de l'ONU à New York. Et même si la famine n'est pas encore déclarée, "des gens meurent aujourd'hui", a-t-il insisté. Avec les enfants en première ligne. Selon les derniers chiffres de l'Unicef publié mardi, le nombre d'enfants âgés de 6 mois à 5 ans souffrant de malnutrition sévère est passé de 386.000 à 513.000. Et "avec la famine et la sécheresse, nous allons non seulement perdre des vies, mais aussi perdre les gains des dernières années" en matière de développement, de réduction de la pauvreté, a insisté Abdirahman Abdishakur.

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