La grand'messe des chefs d'Etat africains se déroulera les 29 et 30 janvier prochain dans la capitale éthiopienne. Principal enjeu de ce 18ème sommet de l'Union africaine, l'élection du président de la Commission et de ses huit commissaires. Jean Ping sera-t-il réélu pour un second mandat ? L'Afrique du Sud ne l'entend pas ainsi, puisqu'elle a proposé sa candidate, le 19 janvier dernier, en la personne de Nkosazana Dlamini-Zuma, ministre sud-africaine de l'Intérieur, et, par ailleurs, ex-femme du président Jacob Zuma. L'Afrique du Sud cherche-t-elle à faire une OPA sur l'organisation panafricaine ? Une chose est sûre, fière de son statut de première économie du continent, la nation arc-en-ciel entend porter la voix de l'Afrique sur la scène internationale. Elle compte pour cela sur le bilan mitigé de l'ancien ministre gabonais, accusé d'être trop complaisant envers les chefs d'Etat. Sous sa présidence, l'Union africaine a semblé incapable de résoudre les crises, comme en Côte d'Ivoire, ou encore d'imposer sa feuille de route en Libye. L'Afrique du Sud souhaiterait apporter un nouveau leadership à l'organisation panafricaine. Pourtant, Jean Ping a su renforcer le rôle de la Commission sur le plan international, notamment en participant au G20. Et malgré les déclarations de la presse sud-africaine, il peut compter sur le soutien du Gabon, et du président Ali Bongo, qui a estimé que son bilan « dans une période de fortes turbulences, plaide en sa faveur ».La campagne a été discrète mais dure pour les deux candidats. Pour l'heure, l'élection du président de la Commission se tiendra le jour de l'ouverture du sommet des Chefs d'Etat, dimanche 29 janvier, par scrutin secret. Le vainqueur doit recueillir les deux-tiers des Etats membres, soit 36 voix. Tous les Etats-membres de l'Union ne sont pas autorisés à voter. Ainsi, Madagascar, pour cause de suspension, et la Centrafrique, qui n'est pas à jour de ses cotisations.Des voix loin d'être acquises pour la candidate sud-africaine. Outre le soutien des pays de l'Afrique centrale et de l'ouest, Jean Ping devrait également compter sur les voix des pays d'Afrique de l'Est. Par ailleurs, une règle implicite veut que ce poste ne revienne pas aux principaux contributeurs de l'Organisation panafricaine, notamment par principe de neutralité. « A-t-on déjà vu les Etats-Unis proposer un candidat au poste de secrétaire des Nations Unies ? » L'argument de ce diplomate nigérian est connu, mais il laisse peu de place au suspense, quant au résultat du vote. Le Nigeria voit également d'un mauvais oeil cette candidature sud-africaine. En réponse, le géant de l'Afrique de l'Ouest s'est, à la dernière minute, porté candidat à la présidence de l'Union africaine, dirigée actuellement par l'équato-guinéen Teodoro Obiang-Nguema. La présidence tournante doit revenir cette année aux ouest-africains,mais pas sûr que le Béninois Boni Yayi cèdera sa place. Reste à savoir, comment l'Afrique du Sud réagira, si sa candidate n'est pas élu à la présidence de la Commission ?Stéphanie HartmannEnvoyée spéciale à Addis-Abeba
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.