En tournée au Maghreb, le Premier ministre français Bernard Cazeneuve a trouvé jeudi à Alger une porte rouverte aux investissements français, avec la conclusion promise d'ici la fin de l'année d'un accord sur une usine PSA Peugeot Citroën dans le pays.
En début de soirée, M. Cazeneuve a ensuite pris la direction de Tunis, où sécurité et économie seront également au c�?ur de ses entretiens vendredi.
A Alger, lors d'une conférence de presse commune, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a assuré que l'accord sur l'installation d'une usine PSA, pour lequel son gouvernement tardait à donner son feu vert depuis des mois, serait conclu prochainement.
"Je vous le confirme effectivement, il (ce projet) verra le jour au cours de cette année", a-t-il dit.
En pleine polémique sur une usine Hyundai soupçonnée d'importer des véhicules quasiment assemblés, l'Algérie cherche à "rééquilibrer" ses projets pour augmenter la part produite sur place, a argué M. Sellal face au retard pris.
Le projet d'usine PSA, qui viendrait s'ajouter à l'usine Renault ouverte à Oran fin 2014, était déjà proche d'aboutir il y a un an lors de la visite du précédent Premier ministre Manuel Valls.Mais il ne s'est pas concrétisé depuis.
Autre signe possible d'amélioration: M. Sellal a fait état du règlement des contentieux opposant Alger à Engie et Total, disant souhaiter des partenariats avec Paris dans la pétrochimie et les énergies renouvelables.Il n'a toutefois pas donné plus de précision.
A l'été 2016, Total avait lancé une procédure d'arbitrage pour contester la façon dont l'Algérie avait rétroactivement modifié le partage des profits tirés du pétrole et du gaz.
Le groupe français Engie cherche lui à renégocier ses contrats gaziers à long terme dans le pays, ce qu'Alger voit d'un mauvais oeil.
Depuis l'ouverture en grande pompe de l'usine Renault d'Oran, l'Algérie s'inquiète de ne pas voir se concrétiser d'autres investissements français majeurs.
La visite de M. Cazeneuve n'a d'ailleurs donné lieu qu'à la signature d'accords mineurs.Et la France a été appelée indirectement à faire davantage.
- Prochaine étape: Tunis -
"Je dois relever l'inquiétante tendance baissière des investissements français en Algérie", "en contradiction par rapport à notre ambition commune de partenariat stratégique", a dit M. Sellal à Bernard Cazeneuve lors de leur rencontre à huis clos, selon son allocution distribuée aux médias.
La relation franco-algérienne, souvent tourmentée du fait du poids de l'histoire, a été "absolument exceptionnelle" durant le quinquennat Hollande, a pour sa part plaidé M. Cazeneuve, dont la visite au Maghreb s'apparente à une tournée d'adieu.
"Quels que soient" les résultats de la présidentielle française, la coopération se poursuivra, a-t-il enchaîné.
A ce sujet, M. Sellal a assuré que l'Algérie "ouvrira(it) ses bras au président élu par le peuple français", quel qu'il soit.Mais elle "souhaite l'élection d'un président proche de nos c�?urs", a-t-il dit, main sur la poitrine.
Jeudi, Bernard Cazeneuve devait également rencontrer le président Abdelaziz Bouteflika, selon le programme fourni par son cabinet.Mais la rencontre n'a finalement pas eu lieu alors que M. Bouteflika est confronté à des ennuis de santé récurrents.
A Tunis, des entretiens sont prévus vendredi avec les chefs de l'Etat Béji Caïd Essebsi et du gouvernement Youssef Chahed.Une rencontre est aussi programmée avec le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, dont le pays demeure en plein chaos politique et sécuritaire.
Bernard Cazeneuve se rendra en outre au musée du Bardo, où 21 touristes étrangers et un policier ont été tués le 18 mars 2015 dans une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).
A son arrivée à Tunis, le Premier ministre a d'ailleurs évoqué les souffrances communes des dernières années, en France comme en Tunisie.
"Nous avons été frappés ensemble par des attaques terroristes et (...) nous avons été les uns à l'égard des autres dans une solidarité, une fraternité, pour surmonter les épreuves", a-t-il estimé.
M. Cazeneuve ne devrait toutefois pas négliger le volet économique de la visite alors que la Tunisie, unique rescapé du Printemps arabe, ne parvient pas à s'extraire du marasme, au risque de fragiliser les acquis démocratiques six ans après sa révolution.
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