Abdelaziz Bouteflika quitte la France après une brève hospitalisation

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Grenoble (AFP)

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli depuis un AVC en 2013 et dont l'état de santé fait l'objet de rumeurs récurrentes, a quitté la France samedi après une brève hospitalisation dans une clinique de Grenoble, près de sept mois après sa réélection pour un 4e quinquennat.

Le chef d'Etat est reparti de la clinique Alembert vers 13H30 dans une ambulance escortée par plusieurs véhicules de police, en direction de l'aéroport de Grenoble où il était arrivé discrètement jeudi.Un avion de la présidence algérienne en a décollé vers 14H45, selon un photographe de l'AFP.

Les raisons qui ont motivé l'hospitalisation de M. Bouteflika, qui s'est déroulée sous étroite surveillance policière, demeurent inconnues, Alger ayant observé un silence absolu, de même que la direction du Groupe hospitalier mutualiste dont fait partie la clinique.

Vendredi soir, la télévision algérienne s'est contentée de lire un message adressé par M. Bouteflika au président palestinien Mahmoud Abbas à l'occasion du 26e anniversaire de la proclamation de l'Etat de Palestine à Alger.Ce message faisait samedi matin la manchette du quotidien gouvernemental El Moudjahid.

Selon le quotidien régional Le Dauphiné Libéré, M. Bouteflika a été pris en charge dans un service de cardiologie et maladie vasculaire, où travaille un professeur de cardiologie qui officiait auparavant à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris.

Le président algérien y avait été soigné durant près de trois mois l'an dernier à la suite de son AVC, après y avoir été opéré d'un ulcère en 2005.

 

- Rares apparitions publiques -

 

Depuis le début de son 4e mandat fin avril, M. Bouteflika n'a fait que de rares apparitions publiques, alimentant les rumeurs sur son réel état de santé.

Le 1er novembre, il avait effectué une visite au cimetière d'El Alia, dans la banlieue-est d'Alger, pour se recueillir sur les tombes de "martyrs" de la guerre d'indépendance à l'occasion des 60 ans de cette insurrection, dont il est un vétéran.Selon des images diffusées alors par la télévision algérienne, il était arrivé en fauteuil roulant à la cérémonie.

Si ses sorties sont parcimonieuses, ses apparitions à la télévision le sont moins.On le montre recevant ses invités - chefs d'Etat et ministres étrangers, ambassadeurs, membres du gouvernement algérien - dans une résidence à Zéralda, station balnéaire à l'ouest d'Alger, qui semble être devenue son bureau.

Le dernier hôte a été reçu mercredi.Il s'agit du ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Rafael Ramirez, avec lequel il a parlé des prix du pétrole.Lundi, M. Bouteflika avait reçu le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et son collègue de l'Economie, Emmanuel Macron, venus en Algérie assister à l'inauguration d'une usine Renault.

Juste avant ces rendez-vous, M. Bouteflika avait reçu une quinzaine d'ambassadeurs venus lui présenter leurs lettres de créances."Il est apparu très lucide et très informé des dossiers", confiait alors l'un d'eux.

Mais à chacune de ses apparitions, M. Bouteflika a affiché des difficultés d'élocution, s'exprimant d'une voix faible."Rani (je vais) beaucoup mieux", avait-il assuré début octobre au diplomate Lakhdar Brahimi après des rumeurs alarmantes sur son état de santé.

La résidence de Zéralda où il reçoit est "entièrement aménagée, avec de vastes couloirs et de larges ascenseurs permettant au patient de se déplacer en chaise roulante", a confié à l'AFP un photographe qui a pu s'y rendre.

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