"Je ne sais pas comment je m'en suis sortie", raconte sur son lit d'hôpital à Pointe-Noire (sud-ouest) Julia Nkomouaya, 28 ans, une des survivantes de l'accident de train qui a fait 60 morts et des dizaines de blessés lundi soir au Congo, selon un bilan encore provisoire.
"Gloire à Dieu", lancent ses parents qui entourent le lit de la patiente sous perfusion.En face d'elle, une autre patiente blessée pendant l'accident survenu à Yanga (60 km de Pointe-Noire), sur la ligne Pointe-Noire-Brazzaville, se repose également."Je suis arrivée ici à 6h du matin", précise Julia avant de raconter les circonstances de l'accident.
"Le conducteur a mal fait.Les wagons sont tombés alors que le train roulait à vive allure et amorçait un virage.Je ne sais pas comment je m'en suis sortie.Dieu merci, je ne me suis retrouvée qu'avec une blessure.J'ai vu des cadavres et des blessés qui ne bougeaient pas", explique-t-elle, assurant souffrir "d'atroces douleurs aux côtes".
"Parmi les morts, il y avait des grandes personnes et même des petits enfants", soupire-t-elle.
"Les secours sont arrivés vers minuit, environ trois heures après l'accident.c'était un camion de militaires qui a transporté des blessés", affirme-t-elle.
Commerçante, elle affirme avoir perdu "son argent et des colis de marchandises" qu'elle devait vendre à Dolisie.
A l'extérieur de l'hôpital Loandjili, qui a accueilli "216 blessés dont 14 cas urgents" selon la direction, des centaines de proches, amis ou badauds attendent pour essayer de pénétrer dans l'établissement ou pour regarder les photos de blessés accrochés aux murs d'enceinte.
A l'hôpital Adolphe Sicé, un des autres autres centre hospitaliers de Pointe-Noire, les scènes sont similaires, avec les mêmes groupes attendant fébrilement à l'extérieur.
Lucien Koko, 37 ans estime lui aussi avoir eu de la chance."Je peux parler, parce que j'ai une blessure à l'avant-bras.D'autres amis qui étaient avec moi sont gravement blessés.Bien des personnes sont restées encastrées".
"A un virage que le conducteur a abordé à vive allure, toutes les voitures où se trouvaient les passagers ont +cédé+ (déraillé).Nous avons été projetés par le choc", se souvient-il.
La préfecture de Pointe-Noire a donné mardi après-midi un bilan de 49 morts mais la cellule de crise dans la capitale économique a recensé 60 corps à la morgue de la ville et un dirigeant du Chemin de fer Congo-océan (CFCO) estimait que le bilan risquait de s'alourdir.
"Le bilan qu'on donne actuellement est provisoire.Il sera très lourd à la fin.A partir du moment où on n'a pas dégagé tous les wagons, on ne peut pas avoir un bilan exhaustif", a affirmé Raoul Essou, directeur général adjoint du CFCO
"La vitesse excessive est une des hypothèses envisagées", a affirmé à l'AFP Dominique Bourgoin, chargé de mission auprès du CFCO, en s'appuyant sur des premiers témoignages et des avis de techniciens.
Une source proche du dossier a affirmé à l'AFP que "le train aurait été top chargé tant en termes de passagers que de marchandises".
Héritage de la colonisation française, le CFCO, dont la construction a coûté la vie à de nombreux Africains, est la principale voie d'échange qui relie Brazzaville et Pointe-Noire sur 510 kilomètres.
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