Déjà 26 morts dans la province du Kwazulu-Natal (KZN, Est), où les premiers incidents ont éclaté vendredi.Et 19 autres dans l'agglomération de Johannesburg, selon les bilans actualisés des autorités locales.
Glaçant détail, qui n'en est pas un: une bonne partie de ces victimes ont été piégées dans des bousculades, lors de pillages lundi dans plusieurs centres commerciaux du pays.
Et en dépit de l'appel au calme des autorités et du déploiement des militaires décidée la veille par le président Cyril Ramaphosa, des milliers de Sud-Africains ont continué à affluer pour voler hangars et magasins, notamment à Durban, grande ville portuaire sur l'océan Indien.
A Soweto, immense township jouxtant Johannesburg, les corps de dix personnes ont été retrouvés lundi dans la soirée, plusieurs heures après avoir qu'une foulée pressés ait dévalisé le centre commercial Ndofaya.
Le Premier ministre du KZN, Sihle Zikalala, avait affirmé dans la matinée que plusieurs personnes avaient trouvé la mort "dans des bousculades dans ce contexte d'émeutes", sans autre précision.
Les images des pillages ont montré des foules compactes et désordonnées, chacun se précipitant pour récupérer téléviseurs géants, vélos pour enfant, sièges de bureau, couches ou conserves...Tout ce qui peut être emporté.
Dans les magasins mis à sac, les émeutiers se sont servis en nourriture ou équipements à revendre, dans un contexte économique dégradé par les restrictions mises en place fin juin pour limiter les nouvelles contaminations par le coronavirus.
Les forces de l'ordre, visiblement en effectifs insuffisants, ont tiré des balles caoutchoutées pour disperser les foules, suscitant des courses paniquées sur les parkings des zones commerciales ou dans les rues des principales villes touchées, aux trottoirs jonchés de bris de verre et de déchets.
"La police est débordée", a répété face aux caméras le Premier ministre provincial, venu constater les dégâts à Soweto.
- En robe de chambre -
Le président Ramaphosa, "le coeur lourd", a souligné lundi soir le caractère inédit de ces violences depuis l'avènement de la démocratie post-apartheid.
A ce jour, 757 personnes ont été arrêtées, la majorité à Johannesburg, a précisé le ministre de la Police, Bheki Cele.
Il s'est engagé à ce que la situation "ne se détériore pas davantage", alors que les pillages ne montraient aucun signe d'essoufflement, notamment à Soweto où des soldats ont commencé à patrouiller selon l'AFP sur place, comme à Durban et Pietermaritzburg, la capitale de la province de KZN.
Tôt dans la matinée, les chaînes locales ont montré des foules, où se distinguaient plusieurs femmes en robe de chambre, débarquant dans une boucherie de la zone de Diepkloof à Soweto.
Les pillards ont vidé les chambres froides et sont sortis en courant, ignorés par un agent de sécurité privé, dépassé et impuissant.La police ne s'est présentée que trois heures plus tard pour arrêter les derniers encore sur les lieux.
Dans la nuit, policiers et agents de sécurité privée armés jusqu'aux dents avaient longuement affronté des émeutiers dans le quartier dégradé de Jeppe, près du centre de Johannesburg, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les premiers incidents dans le pays, routes bloquées et camions incendiés, ont éclaté vendredi, au lendemain de l'arrivée en prison de Jacob Zuma condamné pour outrage à la justice.Pillages et incendies s'étaient rapidement propagés à Johannesburg.
Le président Ramaphosa a rappelé, d'un ton sévère, que si les "frustrations et la colère" exprimées avaient "des racines politiques", "aucune cause ne peut justifier" ces violences.
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