Afrique du Sud: la nomination du procureur général, proche de Zuma, annulée

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Johannesburg (AFP)

Un tribunal sud-africain a invalidé vendredi la nomination du très controversé procureur général du pays Shaun Abrahams, considéré comme un proche du président Jacob Zuma, et interdit au chef de l'Etat de nommer son successeur.

Cette décision intervient alors que M. Abrahams est censé se prononcer rapidement sur la suite judiciaire à donner à de graves accusations de corruption pendantes contre M. Zuma, dans le cadre d'un vieux contrat d'armement.

Saisie par le précédent procureur général, Mxolisi Nxasana, la Haute-cour de Pretoria a jugé vendredi "illégales" les conditions de son départ et annulé la nomination de son successeur.

"La nomination de Shaun Abrahams en tant que directeur national du parquet est déclarée nulle et non avenue", a déclaré le juge Dunstan Mlambo en lisant sa décision.

M. Nxasana avait accepté de quitter ses fonctions en 2015 en échange d'une enveloppe de 17,3 millions de rands (un peu plus d'un million d'euros).

Le tribunal n'a pas réinstallé M. Nxasana dans ses fonctions et il a interdit à Jacob Zuma, dont c'est pourtant une des prérogatives de président, de procéder à la nomination d'un nouveau procureur général en raison d'un "conflit d'intérêt".

Il a ordonné au vice-président Cyril Ramaphosa de procéder à cette nomination dans les soixante jours.

Dans un communiqué publié par la présidence, M. Zuma a annoncé son intention de faire appel du jugement.

"Le parquet général est une institution importante de notre démocratie constitutionnelle, les nominations qui le concernent ne sont pas faite à la légère", s'est-il défendu.

Le 13 octobre dernier, la Cour suprême d'appel sud-africaine avait autorisé la reprise des poursuites engagées puis annulées contre Jacob Zuma, accusé d'avoir touché, alors qu'il était vice-président, des pots-de-vin pour un contrat d'armement signé en 1999.

Le procureur général Shaun Abrahams était censé donner ces jours-ci ses instructions, très attendues, dans ce dossier.

Nommé en 2015 par Jacob Zuma, M. Abrahams est régulièrement accusé par l'opposition de servir la cause du chef de l'Etat.

L'an dernier, il avait notamment lancé des poursuites, finalement annulées, contre l'ex-ministre des Finances Pravin Gordhan, qui a depuis été limogé pour s'être opposé à M. Zuma.

"Shaun Abrahams doit partir", a exigé le chef de l'opposition, Mmusi Maimane."Il s'est distingué par son incompétence, son refus de poursuivre les accusations de corruption (...) il s'est soumis au président", a-t-il insisté.

Ce rebondissement intervient à une semaine de l'ouverture de la conférence où le Congrès national africain (ANC) doit élire le successeur de Jacob Zuma à sa tête.

M. Ramaphosa, qui s'oppose ouvertement au chef de l'Etat, est l'un des favoris de cette course à la succession face à l'ancienne patronne de l'Union africaine (UA) et ex-épouse de M. Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a le soutien de son mari.

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