La presse sud-africaine avait la dent dure lundi au lendemain des cérémonies du centenaire de l'ANC, le parti au pouvoir, reprochant aux dirigeants du pays d'avoir glorifié le passé sans s'intéresser aux défis du présent.
Pendant trois jours de festivités, "le plus vieux mouvement de libération d'Afrique", le Congrès national africain, a rappelé sa longue lutte contre l'apartheid, qui l'a finalement conduit au pouvoir en 1994.
Mais rien ou presque n'a été dit des problèmes actuels que le parti doit résoudre: chômage, pauvreté, inégalités.
"La lutte pour la libération est terminée", tempêtait le quotidien économique Business Day dans un éditorial."Le passé n'aveugle plus un électorat de plus en plus furieux et désabusé, qui voit très bien que c'est l'ANC qui ne parvient pas à sortir la majorité de la pauvreté, et que l'ANC est minée par les divisions entre des dirigeants avides de pouvoir et d'argent".
"Un grand nombre de nos problèmes actuels, qui menacent les objectifs que s'était donnée la lutte de libération, sont en fait créés par les leaders de l'ANC", renchérit le Sowetan, le journal de la ville noire de Soweto près de Johannesburg.
A Bloemfontein, dénonce le quotidien, "certains célébraient le fait que l'ANC leur a octroyé la possibilité de faire exactement ce que faisait le Parti national (au pouvoir sous l'apartheid, ndlr): piller les ressources publiques au détriment des Noirs".
"Les luttes de faction, la vénalité et l'arrogance mettent en pièce" l'ANC, constate pour sa part le Times."Les jours sont loin où les gens rejoignaient le parti parce qu'il représentait une noble cause.Les membres de l'ANC d'aujourd'hui s'intéressent aux appels d'offres publics et à l'influence politique".
Le président Zuma, chef de l'Etat et président de l'ANC, était particulièrement pris à partie pour n'avoir que très peu évoqué les questions urgentes de l'Afrique du Sud d'aujourd'hui dans son très long discours.
"Il a été très peu question de création d'emplois et d'économie, mais beaucoup de discipline du parti", note le site Eyewitness News.
"M.Zuma, dans un discours probablement volontairement insipide, ne s'est pas contenté de ne rien annoncer.Il n'a strictement rien dit du tout durant l'heure et demie qu'il a passée sur le podium", ironise Business Day, qui note que "le stade s'est vidé pendant qu'il parlait".
Pour The Star, le discours du président était "sans inspiration et sans vision".
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