Le patronat des mines sud-africaines a accepté mercredi le principe d'une révision des salaires des mineurs d'or et de charbon, alors que ce secteur clé l'économie nationale tourne au ralenti depuis août en raison de grèves sauvages émaillées de violences.
"Nous allons travailler dur pour voir ce qu'on peut mettre sur la table.Nous nous revoyons mardi (prochain) et, nous l'espérons, avec des propositions pour traiter ces problèmes", a indiqué à l'AFP Elize Strydom, négociatrice pour le secteur de l'or à la Chambre des mines, à l'issue d'une journée de négociations avec le syndicat national des mines NUM.
"Nous avons 50.000 mineurs en grève sauvage dans le secteur de l'or", une situation qui exige "de trouver une solution le plus vite possible", a-t-elle ajouté.
Les salaires actuels dans les mines d'or et de charbon ont été fixés dans un accord signé l'an dernier par le NUM et la Chambre des mines.
Les mines de platine, où les négociations ont lieu entreprise par entreprise, et où des milliers de mineurs sont également en grève sauvage, ne sont pas concernées.
Cette annonce survient alors que les conflits sociaux paralysent toujours les sites de plusieurs géants du secteur, et que cinq personnes ont encore été tuées dans des violences liées à ces grèves en début de semaine.
Ces mouvements ont débuté après le massacre de la mine de platine de Lonmin à Marikana (nord), où 34 grévistes ont été abattus par la police, plongeant le pays en état de choc.
La commission d'enquête chargée de faire la lumière sur cette tuerie a reporté mercredi une audition cruciale des experts de la police scientifique, à la demande des avocats des familles, qui exigent que les proches des victimes puissent assister à ces audiences. La plupart des proches des victimes vivent dans des provinces éloignées, voire à l'étranger, et n'ont pas eu matériellement la possibilité de venir mercredi.
L'audience a été reportée au 22 octobre.
Mercredi, la commission d'enquête a reçu les rapports d'autopsie de 33 des 34 victimes du 16 août.
Des mineurs ont-ils été abattus de sang froid par des policiers ?
Des témoins, dans les semaines ayant suivi la tuerie, ont accrédité la seconde hypothèse, affirmant que les policiers avaient pourchassé les mineurs qui s'enfuyaient après la fusillade pour les abattre à bout portant.
Les événements de Marikana, partis d'une grève sauvage pour obtenir des augmentations salariales, ont fait au total 46 morts.
Ce sanglant conflit social s'est terminé par un accord prévoyant de substantielles augmentations de salaires, de 11 à 22% selon les catégories de mineurs. Cet accord a suscité l'espoir de dizaines de milliers d'autres mineurs, dans le secteur du platine essentiellement, mais également dans d'autres secteurs comme l'or ou le charbon.
Presque partout, les grévistes ont refusé l'encadrement des syndicats majoritaires et lancé des grèves sauvages, qui ont parfois donné lieu à des violences. Mercredi, la situation était notamment tendue aux abords de la mine d'or KDC West exploitée près de Johannesburg par le groupe sud-africain Gold Fields.
La direction avait exigé des grévistes qu'ils évacuent leurs foyers d'hébergement.Près de 2.000 hommes, portant pour certains des haches, ont passé la journée rassemblés sur une colline, face aux forces de l'ordre.
Depuis deux semaines, les transporteurs routiers sont également en grève et les premières pénuries de carburant commencent à se faire sentir dans les grands centres urbains, notamment dans la région de Johannesburg-Pretoria, poumon économique du pays.
Plusieurs véhicules ont été caillassés ou incendiés depuis le début de la grève, et les violences ont fait au moins une dizaine de blessés.
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