Afrique du Sud: Sasol ouvre sa filiale minière à des femmes noires

Le géant pétrochimique sud-africain Sasol a annoncé jeudi un accord de près de 200 millions d'euros portant sur l'entrée au capital de sa filiale minière d'un groupe de femmes noires, conformément à la politique de discrimination positive en vigueur dans le pays.

L'accord, d'une valeur de 1,845 milliard de rands, prévoit la création d'une entreprise baptisée Ixia Coal, détenue à 49% par Sasol et 51% par le groupe de femmes noires WIPCoal Investments -- qui représente des femmes d'affaires mais aussi 5.000 femmes issues de zones rurales où Sasol a des opérations.

Ixia Coal hérite de 20% du capital de Sasol Mining, la filiale minière de Sasol essentiellement présente dans l'extraction de charbon, selon un communiqué.

"En plus de la détention d'actions dans Ixia Coal par des femmes, nous allons essayer de leur ouvrir l'accès à l'emploi, aux appels d'offre et à la création d'entreprises liés aux opérations minières", a commenté Louisa Mojela, une des responsables de WIPCOal Investments, citée dans le communiqué.

L'Afrique du Sud a adopté une politique d'"émancipation économique des Noirs" (BEE) pour corriger les inégalités hérités du régime raciste d'apartheid, tombé en 1994.Cette règle impose aux compagnies de transférer leur capital ou d'employer des personnes "désavantagées dans le passé".

Le secteur minier, principal source de recettes à l'exportation, est sous la pression des autorités pour ne pas avoir respecté ses engagements en la matière.

Les groupes miniers avaient accepté en 2004 de transférer 15% de leurs capitaux à des investisseurs noirs d'ici la fin 2009.Or, aujourd'hui seuls 8,9% des mines sont aux mains de propriétaires noirs et la ministre des Mines a brandi la menace de sanctions si la mixité ne s'améliorait pas.

Cette réalité a également alimenté les appels à nationaliser les mines du pays émanant de la Ligue de la Jeunesse du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).