La production automobile en Afrique du Sud, pénalisée par deux grèves, pourrait reprendre normalement vendredi ou lundi, selon le patronat du secteur, qui estime perdre 600 millions de rands par jour (43 millions d'euros).
"Les signes sont raisonnablement positifs", a déclaré mercredi à l'AFP Nico Vermeulen, directeur de l'Association nationale des constructeurs automobiles d'Afrique du Sud (Naamsa), au lendemain d'un nouveau round patronat-syndicats, sous l'égide de la ministre du Travail, Mildred Oliphant.
"Elle a pressé les parties de trouver un accord et les syndicats consultent maintenant leurs membres.D'ici vendredi ou lundi, espérons, la production va reprendre dans les usines de composants", a ajouté M. Vermeulen.
A Port Elizabeth (sud-est), ville côtière surnommée la "Detroit de l'Afrique du Sud", le syndicat national des métallurgistes Numsa a consulté ses adhérents sur la base de l'ultime proposition patronale.
Elle prévoit une hausse annuelle de 10% des salaires, suivie de 8% de plus en 2014 et en 2015, sous réserve d'une clause de paix empêchant de faire grève sur cette période de trois ans.
"Nous devons persuader nos membres d'accepter cette offre mais les ouvriers ne veulent pas de cette clause de paix incluse dans l'accord", a précisé le secrétaire régional du Numsa, Phumzile Nodongwe.
Plusieurs usines sud-africaines sont à l'arrêt faute de pièces pour alimenter les chaînes.
Ce mouvement social des usines de composants (78.000 salariés environ) fait suite à 21 jours de grève des employés de la fabrication (environ 35.000) fin août-début septembre, qui ont finalement obtenu une augmentation de salaire de 11,5% suivie de 10% tous les ans jusqu'en 2015.
Au moment où la grève de la fabrication prenait fin, le syndicat national des métallurgistes Numsa avait appelé le secteur des composants à débrayer.
Au total, les sept constructeurs automobiles sont perturbés depuis six à sept semaines, une durée "sans précédent", selon M. Vermeulen, qui estime le manque à gagner actuel à "environ 3.000 unités par jour, soit 600 millions de rands".
L'industrie automobile bénéficie en Afrique du Sud de droits de douane et d'un système de taxation avantageux.Elle exporte dans 148 pays, notamment aux Etats-Unis grâce à une clause douanière favorable (Agoa), dans l'Union européenne et dans le reste de l'Afrique, 60% de la production étant destinée à l'étranger.
L'automobile contribue à environ 6% du PIB sud-africain et pour 12% aux exportations.
En septembre, le nombre de véhicules exportés s'est effondré (-75,1% comparé à septembre 2012) en raison de la grève du secteur, selon le patronat.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.