Dans ce document d'une quinzaine de pages, ces "lanceurs d'alerte" anonymes se présentant comme des "salariés préoccupés de la BAD", première institution de financement du développement en Afrique, dénoncent une série d'abus et de violations des règles d'éthique, accusations que M. Adesina a qualifié lundi d'"allégations fallacieuses et sans fondement".Il a également indiqué que des enquêtes internes étaient en cours.Elu en 2015 pour un mandat de cinq ans, M. Adesina, ancien ministre de l'Agriculture du Nigeria, apparaissait jusqu'à présent sans rival pour obtenir un deuxième mandat, après avoir reçu le soutien de l'Union africaine et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Dans leur lettre datée d'"avril 2020" envoyée aux gouverneurs de la BAD, les lanceurs d'alerte accusent M. Adesina de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians, et d'avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption.Entre 2016 et 2018, lors de "la grande campagne de recrutement qui a accompagné la restructuration lancée par le président Adesina", "environ 25% des nouveaux managers recrutés ont été des Nigérians", alors qu'ils représentaient 9% des embauches jusqu'alors, ce qui correspondait à la part du Nigeria dans l'actionnariat de la BAD, dénoncent les lanceurs d'alerte. Parmi les personnes recrutées ou promues à des hauts postes figurent un beau-frère et un ami d'enfance de M. Adesina, ou d'anciens collaborateurs lorsqu'il était ministre au Nigeria, selon les lanceurs d'alerte. Dans un communiqué publié lundi, M. Adesina a réfuté en bloc ces accusations."Je suis totalement convaincu que sur la base de faits et de preuves, les procédures régulières d'examen et la transparence révèleront que tout cela ne constitue que des allégations fallacieuses et sans fondement", a-t-il déclaré."Le Comité d'éthique du Conseil d'administration mène actuellement son action dans le cadre de ses systèmes d'enquête interne. Laissons le Comité achever son enquête et ses travaux sans interférence de quiconque ni de quelque média que ce soit", ajoute-t-il.La BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, avait réalisé en octobre 2019 une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars, considérée comme un succès personnel pour son président.La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains, 26 pays non africains, d'Europe, d'Amérique et d'Asie).
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