"Garde à vue prolongée pour la journaliste Kenza Khatto. Elle sera présentée devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger demain, lundi 17 mai 2021", a précisé cette association d'aide aux prisonniers d'opinion du Hirak sur sa page Facebook."Pour rappel, la journaliste Kenza Khatto a été arrêtée violemment alors qu'elle couvrait la marche du vendredi 14 mai à Alger", a ajouté le CNLD.La journaliste de la station Radio M, média électronique privé proche de l'opposition, a été arrêtée par la police vendredi à Alger, avec une douzaine de reporters et photographes de presse, dont celui de l'AFP, Ryad Kramdi, alors qu'ils s'apprêtaient à couvrir la marche hebdomadaire du Hirak.Alors que ses collègues étaient relâchés après plusieurs heures de détention, Kenza Khatto a, elle, été placée en garde à vue.Les raisons n'en sont pas connues.Dans un communiqué publié samedi, Radio M a dénoncé la garde à vue "abusive" de sa journaliste, attachée à la rubrique politique."Kenza Khatto a été arrêtée dans l'exercice de sa mission de journaliste. Elle a été victime de brutalités au moment de son interpellation", selon le communiqué. "L'intimidation et le harcèlement des journalistes n'empêchera pas les images des algériens en marche de continuer à témoigner de ce qui se déroule dans l'espace public", a affirmé Radio M.Le ministère algérien de l'Intérieur a décidé d'obliger les organisateurs des marches du Hirak -- mouvement pacifique et sans véritable leadership -- à "déclarer" au préalable les manifestations auprès des autorités, ce qui revient de facto à les interdire.La Ligue Algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a fait état d'un millier d'interpellations à travers tout le pays à la suite des manifestations de vendredi.La plupart des personnes interpellées ont été libérées depuis vendredi soir mais d'autres comparaissent dimanche devant les tribunaux. A l'approche des élections législatives anticipées du 12 juin, rejetées par le Hirak, la répression s'accroît à l'encontre des militants, des opposants et des journalistes indépendants, tandis que le régime paraît déterminé à briser le mouvement pro-démocratie afin d'appliquer sa "feuille de route" électorale.Selon le CNLD, plus de 70 personnes sont actuellement incarcérées, poursuivies pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.Né en février 2019 du rejet massif d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné peu après, le Hirak réclame un changement radical du "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.