Amnesty International a appelé mercredi le Tchad à revenir sur sa décision de fermer sa frontière avec la Centrafrique, mettant en garde contre les "conséquences dramatiques" d'une telle mesure pour les civils qui fuient les violences dans leur pays.
"La décision du gouvernement tchadien de fermer la longue frontière qui borde le sud du pays aura des conséquences dramatiques pour les hommes, femmes et enfants fuyant les violences en République centrafricaine qui empirent depuis des mois", a déclaré Amnesty International dans un communiqué.
La fermeture de la frontière entre le Tchad et la Centrafrique, longue de plus de 1.000 km, a été annoncée lundi par la présidence tchadienne.Elle vise notamment, selon N'Djamena, à éviter les infiltrations de combattants armés susceptibles de semer le trouble dans la région transfrontalière.
"Tout Tchadien qui désire rentrer chez lui avec ses biens, nous lui ouvrirons grandement la frontière.Mis à part ce cas précis, personne n'est autorisé à franchir cette frontière jusqu'à ce que la crise centrafricaine soit résolue", a expliqué le président Idriss Déby.
"Le président Déby ferme la porte aux personnes qui veulent quitter la République centrafricaine pour se réfugier au Tchad, les condamnant ainsi à souffrir davantage", a déploré mercredi Christian Mukosa, spécialiste de l'Afrique centrale à Amnesty International."Il faut qu'il revienne sur sa décision", a-t-il déclaré, appelant par ailleurs la communauté internationale à "faire plus pour soutenir les dizaines de milliers de réfugiés qui ont fui la Centrafrique pour se rendre au Tchad".
Le Tchad, qui a mené une vaste opération de rapatriement de ses ressortissants - 150.000 personnes - de décembre 2013 à février 2014, est aujourd'hui confronté à un afflux massif de réfugiés dans le sud.N'Djamena a lancé fin avril un appel à la communauté internationale pour une aide de 32 millions d'euros.
"Des dizaines de milliers de civils centrafricains, ainsi que d'anciens combattants, ont déjà afflué vers le Tchad, où beaucoup font face à des conditions très difficiles dans des camps de réfugiés officiels ou des campements informels", relève Amnesty, qui insiste également sur le fait que "les civils centrafricains ne doivent pas être renvoyés de l'autre côté de la frontière, où ils peuvent être attaqués ou tués".
Depuis décembre, rappelle Amnesty, la crise en Centrafrique s'est aggravée, donnant lieu "à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, dans un climat de nettoyage ethnique".
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