Cinq morts d'Ebola ont été recensés en Guinée depuis la réapparition du virus dans le pays, a déclaré mardi à l'AFP un porte-parole de la Coordination nationale de lutte contre Ebola à la suite de deux décès ces derniers jours.
"Depuis la résurgence de la maladie, nous avons enregistré cinq cas de décès, dont trois probables (inhumés avant d'être testés au virus, NDLR) et deux cas confirmés", a affirmé le responsable de la communication de la Coordination, Fodé Tass Sylla, précisant que 961 personnes ayant pu être en contact avec ces cas avaient été identifiées.
Deux personnes d'une même famille ont été testées positives au virus à Koropara (sud), près de la frontière avec le Liberia, après le décès de deux de leurs proches, les premiers cas signalés dans ce pays depuis que la fin de l'épidémie y a été proclamée le 29 décembre, avaient annoncé les autorités le 17 mars.
Le Liberia, lui-même déclaré exempt de transmission d'Ebola le 14 janvier, a "fermé ses frontières avec la Guinée par mesure de précaution en raison du nouvel épisode d'Ebola" dans ce pays, a annoncé mardi le ministre libérien de l'Information Eugene Nagbe.
Les trois cas probables en Guinée sont "une femme décédée le 27 février, son mari le 9 mars et le 15 mars la seconde épouse", a indiqué M. Sylla.
S'y ajoutent une fillette de huit ans décédée samedi au centre de traitement d'Ebola (CTE) de N'Zérékoré, la grande ville de la région "et un homme malade testé et confirmé Ebola qui a fui de N'Zérékoré pour aller mourir hier (lundi) dans un village de Macenta", préfecture située plus au nord, a-t-il poursuivi.
Le recensement des "contacts", les personnes susceptibles d'avoir été contaminées par ces cas, est en cours, a expliqué le responsable de la Coordination, soulignant qu'il s'agissait d'identifier "qui était venu assister à l'inhumation, qui est venu rendre visite aux malades, qui a lavé les corps, etc".
"A ce jour nous avons recensé 961 contacts dans 181 familles, à suivre à partir du jeudi 24 mars", a précisé Fodé Tass Sylla.
- Un village vidé par la panique -
A cette date débutera le "cerclage", opération consistant à circonscrire une localité abritant d'éventuels cas d'Ebola et surveiller l'apparition de symptômes parmi les "contacts", avec une assistance médicale et alimentaire, a-t-il expliqué.
L'ONG Alima (The Alliance For International Medical Action) a annoncé le 17 mars avoir rouvert en urgence son centre de traitement Ebola de N'Zérékoré pour accueillir l'enfant décédée depuis et sa mère.Cette dernière était toujours prise en charge mardi au CTE, a indiqué l'ONG à l'AFP.
M. Sylla a salué la coopération des habitants de Koropara."Ce sont eux-mêmes qui établissent les listes, qui disent que tel et tel sont venus ici pour un enterrement, etc", a-t-il assuré.
En revanche, le village de Makoïdou, dans la préfecture de Macenta, où un malade en fuite est décédé lundi," s'est vidé de sa population en moins de 24 heures" sous l'effet de la panique, ce qui risque de compliquer la recherche d'éventuels "contacts", a-t-il souligné.
Le 17 mars au matin, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait pourtant annoncé l'arrêt présumé de "toutes les chaînes de transmission initiales" de l'épidémie en Afrique de l'Ouest après la fin du dernier épisode de la maladie en Sierra Leone voisine.
Mais le lendemain, l'OMS a affirmé avoir été alertée sur une possible résurgence d'Ebola en Guinée depuis le 16 mars, à la suite de décès inexpliqués dans une famille présentant des symptômes du virus.
Partie en décembre 2013 de Guinée forestière, cette épidémie, la pire depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, s'est propagée au Liberia et à la Sierra Leone limitrophes - ces trois pays concentrant plus de 99% des victimes - faisant officiellement plus de 11.300 morts pour quelque 28.000 cas recensés.
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