Au Nigeria, Hollande affiche le soutien de la France contre Boko Haram

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Abuja (AFP)

En visite au Nigeria, le président français François Hollande a assuré le géant ouest-africain du soutien de la France dans son "combat" contre le groupe islamiste radical Boko Haram qui déstabilise le nord musulman du pays.

"Aujourd'hui, le Nigeria fait face au terrorisme de Boko Haram", a déclaré M. Hollande, arrivé jeudi matin à Abuja (centre), la capitale fédérale, pour participer à une conférence internationale sur la sécurité et au centenaire de l'unification du pays.

"(...) Votre combat est aussi le nôtre", a assuré le chef de l'Etat français: "nous serons toujours prêts à vous apporter non seulement notre soutien politique mais notre concours chaque fois qu'il sera nécessaire".

Le groupe islamiste Boko Haram multiplie les actions violentes dans la moitié nord du pays, au risque de déstabiliser les Etats voisins, en premier lieu le Cameroun.Les attaques meurtrières sont quasi-quotidiennes dans certains Etats du nord-est, pourtant sous état d'urgence depuis des mois et quadrillés par l'armée.

Boko Haram a été impliqué ces derniers mois dans l'enlèvement de plusieurs Français à la frontière poreuse du Nigeria et du Cameroun, qui ont depuis été libérés (la famille Moulin-Fournier et le père Georges Vandenbeusch).

M. Hollande s'exprimait devant une vingtaine de dirigeants africains au cours d'une conférence internationale sur la sécurité et le développement en Afrique.

A l'invitation de son homologue nigérian Goodluck Jonathan, le président français séjourne à Abuja pour une visite officielle de 24 heures.Il est accompagné du chef de la diplomatie française Laurent Fabius, et participera dans la soirée au stade d'Abuja au centenaire de l'unification du Nigeria, cérémonie dont il est l'unique "invité d'honneur" et où il sera le seul chef d'Etat occidental présent.

Après Jacques Chirac, venu saluer en 1999 l'instauration de la démocratie au Nigeria, il s'agit de la deuxième visite d'un président français dans ce pays, né en 1914 du regroupement de deux protectorats britanniques.

M. Hollande devait s'entretenir dans l'après-midi avec le président Jonathan, avant de clôturer une "rencontre économique franco-nigériane" (à laquelle participent de grands groupes français comme Total, Alstom, Bouygues, Thales, Lafarge, Sanofi...), et de signer plusieurs accords entre les deux pays, selon le programme officiel.

 

- L'étape centrafricaine confirmée-

 

Avec la lutte contre le terrorisme, ce déplacement est également l'occasion pour le président Hollande de soutenir les entreprises françaises dans le pays le plus peuplé d'Afrique avec 170 millions d'habitants.

Le Nigeria connaît un taux de croissance de 7% par an depuis 8 ans et son PIB est en passe d'être réévalué par le Fonds monétaire international (FMI), ce qui le propulserait devant l'Afrique du Sud, première économie du continent.

La France souhaite diversifier des relations commerciales avec le Nigeria pour l'heure essentiellement axées sur les produits pétroliers, en développant les échanges dans d'autres secteurs, en particulier l'agroalimentaire, la distribution et les infrastructures.

Des accords devraient être signés avec l'Agence française de développement (AFD) pour l'électrification de la région d'Abuja et avec l'entreprise française Vergnet spécialisée dans l'éolien.L'AFD est en mesure de consacrer jusqu'à 650 millions d'euros sous forme de prêts en 3 ans au Nigeria, selon l'Elysée.

M. Hollande passera la nuit sur place, et fera étape vendredi matin à Bangui, la capitale centrafricaine, sur le chemin du retour vers la France, a par ailleurs confirmé jeudi l'Elysée.Cette visite surprise avait été évoquée par plusieurs médias français.

A Bangui, il s'adressera aux troupes françaises et rencontrera la présidente de transition Catherine Samba Panza.

C'est la deuxième fois que M. Hollande se rend dans ce pays depuis le 5 décembre, date du déclenchement de l'opération militaire baptisée "Sangaris", qui a reçu mardi l'aval d'une prolongation par le Parlement français et pour laquelle 2.000 soldats ont été mobilisés.

Le 10 décembre, le chef de l'Etat avait effectué une première visite surprise aux troupes françaises à Bangui, en provenance d'Afrique du Sud où il venait d'assister à la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, décédé quelques jours plus tôt.

La Centrafrique est en proie à des violences intercommunautaires entre chrétiens et musulmans et la situation humanitaire y est dramatique.

 

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