Barrage sur un site Unesco en Tanzanie: le gouvernement menace les députés opposés au projet

Infos. Le vice-ministre tanzanien de l'Environnement Kangi Ligola a menacé vendredi de prison les députés d'opposition hostiles à un projet de barrage hydroélectrique dans l'une des plus grandes réserves d'Afrique, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

Barrage sur un site Unesco en Tanzanie: le gouvernement menace les députés opposés au projet
"Il y a des députés qui ne font que s'opposer aux projets du gouvernement", a déclaré M. Ligola, s'exprimant devant l'Assemblée nationale dans le cadre de débats sur ce projet controversé, visant nommément plusieurs députés d'opposition."Nous maintenons ce projet, et tous ceux qui s'y opposent, nous allons prendre des mesures contre eux, les jeter en prison", a-t-il ajouté, réitérant une menace déjà proférée mardi.Dans un pays où l'accès à l'électricité est un des plus limités du continent, en dépit d'énormes potentiels énergétiques, la construction de ce barrage dans la réserve du Selous (sud), déjà listée comme un site "en danger" du Patrimoine mondial de l'Unesco, est censée permettre de produire 2.100 mégawatts d'électricité.L'Unesco a plusieurs fois réclamé l'annulation de ce projet, que l'organisation considère comme "incompatible" avec le statut de site classé au Patrimoine mondial de la réserve.Le braconnage, l'exploitation minière et le manque de financements sont les autres menaces auxquelles est confronté Selous, qui couvre 50.000 km2 et abrite une des plus fortes concentrations au monde d'éléphants et de rhinocéros noirs, notamment.En juin 2017, le président tanzanien John Magufuli avait appelé à construire "le plus rapidement possible" le barrage, "pour que nous puissions produire l'électricité vitale à notre industrialisation".Surnommé "Tingatinga" (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.Mais son style peu consensuel et brutal lui vaut d'être qualifié d'autocrate et de populiste par ses détracteurs, alors que la liberté d'expression est de plus en plus réduite dans le pays. Des meetings de partis d'opposition ont été interdits, et des responsables d'opposition arrêtés, notamment, pour avoir critiqué la nouvelle administration.

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