"On félicite tout le monde sur un plateau de tournage en oubliant la maquilleuse, alors que sans elle on ne peut pas démarrer", constate Marie-Noëlle Bohui, esthéticienne et maquilleuse de cinéma, initiatrice de "Maquill Art", les premières journées du maquillage artistique d'Abidjan.Cet événement culturel va rassembler sur trois jours 200 exposants et espère recevoir plus de 3.000 visiteurs, pour promouvoir les métiers dans le domaine du maquillage classique et cinématographique.L'Institut français d'Abidjan accueillera notamment un défilé de maquillage artistique, "très différent d'un défilé de mode". Les maquilleurs les plus talentueux du pays seront en compétition pour montrer leur savoir-faire.Traditionnellement associé aux femmes et symbolisant la beauté, le maquillage, à l'origine, est utilisé par les deux sexes. "Le maquillage est thérapeutique, communicatif et corporel", explique à l'AFP le sociologue Daouda Dosso. "Dans l'Égypte ancienne, améliorer son apparence relevait aussi d'un sens spirituel : le maquillage du pharaon était différent de celui de la servante".- Blessures sur le corps -Pour préparer son événement, l'esthéticienne ivoirienne a organisé un défilé remarqué en bordure de lagune dans les jardins du quartier des affaires du Plateau à Abidjan, sous les regards médusé des passants.L'esthéticienne a notamment maquillé une femme en lui peignant des blessures sur le corps. Un homme avec le paysage du quartier du Plateau et ses gratte-ciels, un mannequin affichant fièrement des perles de couleurs jaune et noire sur le corps et un "homme d'affaire", avec une cravate et une chemise dessinées sur un torse velu, faisaient partie des aures oeuvres de l'artiste."C'est beau! Je viens de comprendre qu'on peut utiliser la maquillage pour faire passer un message, exprimer la tristesse et la joie", a réagi Fatoumata Berthé, une spectatrice."Je n'avais jamais pensé que les blessés dans les films, c'était le résultat d'un maquillage bien fait. C'est extraordinaire", s'est émerveillé Blaise Gnéba, cuisinier. "Mon objectif est de dénicher des talents et d'en faire un métier noble qui nourrit son homme", souligne Mlle Bohui qui rappelle qu'elle était raillée à ses débuts."Mes parents et amis qualifiaient le maquillage de métier d'accessoire. Mais avec la persévérance et le courage, je vis pleinement de mon art", affirme-elle.La Côte d'Ivoire compte une vingtaine de maquilleurs professionnels, dont la moitié spécialisés dans le cinéma.Après Abidjan, les promoteurs de "Maquill Art" veulent mettre le cap sur le Burkina Faso, le Mali, le Bénin et le Togo pour créer un "pont interculturel régional".
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