Le président gabonais Ali Bongo a appelé mardi la France à "s'impliquer beaucoup plus" dans l'économie de son pays afin de lui permettre de se diversifier, à l'issue d'un entretien avec son homologue François Hollande à l'Elysée.
"J'ai demandé à François Hollande (...) que la France puisse s'impliquer beaucoup plus au Gabon" pour que "nous puissions passer du stade d'un pays qui réalise des exportations brutes au stade d'un pays qui commence à transformer sur place", a déclaré Ali Bongo à l'issue de cet entretien qui a duré plus d'une heure.
Dans un communiqué, l'Elysée a indiqué que François Hollande avait "confirmé le souhait de la France de développer ses échanges avec le Gabon, dans un esprit de transparence et de réciprocité".
"Le Gabon souhaite connaître une économie beaucoup plus forte et beaucoup plus stable ce qui veut dire diversifiée", a souligné pour sa part Ali Bongo sur le perron de l'Elysée, appelant également à des transferts de technologies plus importants.
Précisant qu'il rencontrerait le Medef à ce sujet mercredi, M. Bongo a cependant assuré que "la coopération entre la France et le Gabon se porte bien", se disant "particulièrement sensible" à l'idée d'une "alliance" entre l'Europe et l'Afrique, lancée la semaine dernière à Bruxelles par François Hollande lors d'un sommet réunissant les dirigeants des deux continents.
"J'ai coutume de dire que nous ne sommes séparés que par la Méditerranée qui, pour moi, n'est pas un océan mais un lac puisque d'un bord on voit l'autre bord", a-t-il fait valoir.
"Dans le futur, nous allons voir beaucoup plus de présence européenne, économique notamment, en Afrique et c'est une bonne chose", a-t-il enchaîné.
Interrogé par ailleurs sur un redressement fiscal de 805 millions de dollars (585 millions d'euros) dont est menacé au Gabon la compagnie pétrolière Total-Gabon, filiale du géant français Total, Ali Bongo a assuré qu'"il n'y a aucun sujet qui fâche entre la France et le Gabon".
"Maintenant, les rapports entre une entreprise et l'administration...Ca arrive tous les jours et dans tous les pays mais sans pour autant que les gouvernements doivent se fâcher", a-t-il insisté.
"Il n'y a pas d'affaire Total, pas du tout", a conclu le président gabonais.
Total-Gabon avait considéré fin février ce redressement fiscal comme "dénué de tout fondement" se disant prête à engager "tous les recours nécessaires".
Evoquant la situation en Centrafrique, l'Elysée a également indiqué que les deux chefs d'Etat avaient "marqué leur intention de maintenir leur effort de protection des civils menacés par des milices armées et appelé à leur désarmement et à la réconciliation".
"La France et le Gabon poursuivront leur soutien à l'Etat centrafricain pour contribuer à son redressement et à son redéploiement dans l'ensemble des régions de ce pays", a ajouté la présidence française.
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