Les deux inculpés, âgés de 38 et 29 ans, qui se présentent comme cultivateur et éleveur, étaient jugés devant la chambre correctionnelle du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste", "détention illégale d'armes et de munitions de guerre", "complicité de terrorisme" et "destruction volontaire de biens".Selon le parquet, les deux inculpés, "membres combattants" du groupe armé Ansaroul Islam, ont le 2 mai 2018, attaqué et incendié l'école primaire de Bafina, localité située dans la province du Sanmatenga, dans la région du centre-nord. Accompagnés de quatre autres personnes, ils avaient également incendié le domicile du directeur de l'école, avant d'emporter deux motos. A la barre, les deux accusés ont reconnu les faits, expliquant s'être rendu à Bafina pour attaquer le groupe d'autodéfense du village. Ils ont ensuite décidé de cibler l'école primaire et les enseignants "parce que les enseignements qui y sont donnés sont contraires aux dispositions de la charia", prônée par le groupe islamiste Ansaroul Islam. Reconnus coupables, ces deux jihadistes ont été condamnés à une peine d'emprisonnement de 20 ans dont 15 ans de sûreté. Ils devront également payer des dommages et intérêts de près de 4 millions de francs CFA (environ 6.000 euros). Lundi, la chambre correctionnelle du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, a ouvert les premiers procès pour terrorisme au cours desquels dix dossiers vont être jugés jusqu'au 13 août. Très actif dans le nord du Burkina, Ansaroul Islam a été créé en 2016 par Ibrahim Malam, un prêcheur burkinabè originaire de la province du Soum, région du Sahel. Le groupe a revendiqué plusieurs attaques contre l'armée burkinabè, dont la plus meurtrière avait tué 12 soldats en décembre 2016, avant de s'affilier à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l'est proches du Mali et du Niger, également confrontés aux actions meurtrières des jihadistes armés.Ces attaques, souvent couplées à des embuscades et attribuées aux groupes jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, ont fait plus de 1.500 morts et contraint plus de 1,3 million de personnes à fuir leurs foyers.Dimanche, au moins 12 soldats ont été tués et 8 blessés lors d'une attaque de jihadistes présumés dans le nord-ouest du Burkina Faso, près de la frontière du Mali, selon le gouvernement.
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