"Je me suis rendu à Djibo (le chef-lieu de) la province du Soum ce jeudi". "J'ai pris l'engagement que Djibo (à 200 km au nord de Ouagadougou) est et restera à jamais (en territoire) burkinabé. Je veillerai à ce que les forces de sécurité intérieure que sont la police et la gendarmerie reprennent du service dans la ville", a écrit le président Kaboré sur son compte Twitter. "Je m'emploierai à ce que l'Etat retrouve toute la plénitude de son autorité et que les populations déplacées retrouvent leurs terres à Djibo", a-t-il encore assuré.Elu en 2015, Roch Kaboré devrait être candidat à sa succession pour un second mandat à l'élection présidentielle de novembre. La télévision publique a diffusé des images de cette visite du chef de l'Etat, qui a rencontré les forces de défense et de sécurité et les forces vives de Djibo. "Un certain nombre de zones où l'armée était positionnée ont été délaissées, ce qui fait que la pression est forte sur Djibo et de tous les côtés", a déclaré le président Kaboré aux forces armées. Il a insisté "pour que ces postes soient repris" afin de "soulager et de lever un peu le verrou sur l'ensemble des troupes" qui sont à Djibo. Le Burkina Faso est le théâtre d'attaques jihadistes depuis cinq ans. Le nord et l'est sont les régions les plus touchées dans ce pays par les exactions jihadistes qui ont fait près de 1.000 morts et environ un million de déplacés depuis 2015.Sept des neuf communes de la province du Soum se sont vidées de leur population, la ville de Djibo enregistrant environ 150.000 personnes déplacées, selon des chiffres officiels. L'administration, notamment la police et la gendarmerie, sont absentes dans ces communes et la population est prise en tenaille entre les Forces de défense et de sécurité, accusées d'exécutions extrajudiciaires par des ONG, et les mouvements terroristes.En avril, à la suite d'un blocus imposé par les groupes jihadistes sur Djibo, entraînant un manque de produits de première nécessité (denrées alimentaires, produits pharmaceutiques, eau, gaz, carburant), un convoi avait ravitaillé la ville, sous escorte militaire. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l'ordre du Burkina, un pays pauvre d'Afrique de l'ouest, n'arrivent pas à enrayer la spirale des violences jihadistes, malgré l'aide de troupes étrangères, notamment des militaires français, au nombre de 5.100, présents dans le Sahel dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane.Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent l'ensemble du Sahel, ont fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l'ONU.
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