Les manifestations contre un troisième mandat du chef de l'Etat burundais Pierre Nkurunziza ont repris lundi à Bujumbura après un week-end de trêve, des protestataires parvenant pour la première fois à rejoindre le centre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La contestation a repris depuis plusieurs quartiers périphériques, où la police tente de contenir les manifestants depuis le début du mouvement le 26 avril pour les empêcher d'aller faire une démonstration de force au centre de la capitale.
Mais plusieurs dizaines de manifestants ont réussi lundi matin, pour la première fois depuis le début de la contestation, à rallier la place de l'Indépendance, en plein centre-ville.
Ils ont vite été dispersés par la police, qui a effectué des tirs de sommation, puis utilisé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes.
A Musaga, dans le sud de la capitale burundaise, des face-à-face tendus ont opposé quelque 200 jeunes du quartier rejoints par des manifestants venus des collines alentour.
"Laissez-nous passer!", ont-il scandé à l'adresse des policiers qui leur faisaient barrage, alors que l'armée tentait de s'interposer pour calmer le jeu.
Les manifestations ont aussi notamment repris dans les quartiers de Ngagara (nord) et de Nyakabiga (est), dont les entrées étaient bloquées par des barricades élevées par les contestataires.A Cibitoke (nord), 100 à 200 jeunes ont été dispersés par la police, dont un tir tendu de gaz lacrymogène a blessé un manifestant.
Les manifestants avaient décrété deux jours de trêve pendant le week-end afin, notamment, de "mieux s'organiser" en vue de nouvelles protestations.
Ils avaient appelé le chef de l'Etat, investi le 25 avril par son parti le Cndd-FDD pour être son candidat à la présidentielle du 26 juin, à renoncer.Mais comme attendu, Pierre Nkurunziza n'a pas cédé.
La contestation a éclaté au lendemain de l'investiture.
Les opposants à cette candidature jugent un nouveau mandat du président Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, inconstitutionnel et contraire à l'accord d'Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile du pays (1993-2006).L'accord d'Arusha limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
La Cour constitutionnelle doit se prononcer dans les jours à venir sur la validité de ce mandat, mais ceux qui s'y opposent ont déjà accusé ses juges d'être aux ordres et d'avoir été saisis uniquement pour valider la candidature du chef de l'Etat.
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