"Le gouvernement doit prendre immédiatement des mesures drastiques afin de redonner vitalité à l'espace démocratique nécessaire à des élections crédibles", a déclaré le président de la commission, Doudou Diène, devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève.Cette commission a été établie en 2016 par le Conseil des droits de l'Homme. Son rapport est attendu en septembre, mais les enquêteurs ont fait part mardi de leur "préoccupation" face à la situation actuelle, alors que le Burundi refuse toujours de coopérer avec eux.L'ambassadeur burundais, Renovat Tabu, a accusé la commission d'être "tombée dans des considérations politiciennes".M. Diène a appelé le Burundi à "instaurer un climat de tolérance politique, garantir la sécurité et la liberté d'action de tous les partis politiques, et rétablir les libertés de réunion, d'expression et d'information"."Dans le cas contraire, les élections de 2020 pourraient devenir le théâtre d'une détérioration grave de la situation des droits de l'Homme", a-t-il craint.Cet appel intervient alors que la commission électorale burundaise a fixé vendredi la date du premier tour de l'élection présidentielle de 2020 au 20 mai.Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Il avait été réélu en juillet.Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.Au pouvoir depuis 2005, le président burundais avait toutefois surpris les observateurs en assurant qu'il ne se présenterait pas à sa propre succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution adoptée en 2018 le lui permet."L'histoire électorale du Burundi, y compris lors du référendum constitutionnel de l'année dernière, a toujours été marquée par de la violence et de graves violations des droits de l'Homme", a jugé M. Diène, avertissant que "le contexte pré-électoral actuel en montre déjà des signes inquiétants".Françoise Hampson, autre enquêtrice onusienne, a fait valoir que "le rétrécissement de l'espace démocratique et la restriction des libertés publiques s'intensifient depuis quelques mois" au Burundi.Les enquêteurs ont ainsi dénoncé la fermeture du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, ainsi que le "contrôle étroit" des ONG nationale et étrangères et la récente suspension de l'une des dernières organisations indépendante de la société civile encore active, Parcem.
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