Trois membres du principal parti tutsi du Burundi ont été arrêtés dimanche à Bujumbura lors de la dispersion par la police d'un rassemblement dans un contexte de tension politique croissante, a constaté un journaliste de l'AFP.
Trois militants du parti, l'Uprona, qui a récemment quitté le gouvernement, et deux policiers ont également été blessés lors des incidents.
La tension entre le parti du président Pierre Nkurunziza et l'Uprona menace le délicat partage du pouvoir entre la minorité tutsi et la majorité hutu qui peinent toujours à se réconcilier après des décennies de conflit souvent sanglant.
La police est intervenue contre une centaine de militants de l'Uprona qui s'étaient rassemblés devant le siège du parti où se tenait une réunion de la direction.
Après plus d'une heure de face à face, les policiers ont chargé à coups de matraques et de grenades lacrymogènes, selon le correspondant de l'AFP.
Au moins trois militants ont été blessés dont un grièvement alors que deux policiers l'étaient légèrement par des jets de pierres.Trois autres membres du parti ont été arrêtés dont l'un des porte-parole et principaux ténors du parti, Tatien Sibomana.
"C'est un véritable scandale de voir que la police peut attaquer des citoyens burundais qui manifestent pacifiquement pour accéder à la permanence de leur parti", s'est insurgé Glorieuse Ntawe, député Uprona.
L'intervention musclée de la police est un signe que la rupture est désormais consommée entre le gouvernement du président Pierre Nkurunziza et le principal parti tutsi.
La crise a été ouverte fin janvier, avec la tentative du parti présidentiel CNDD-FDD de placer un de ses proches alliés à la tête de l'Uprona, deuxième force du pays.
L'Uprona participait au gouvernement mais s'en est retiré au début du mois.A l'approche des élections de 2015, il s'est montré très critique sur des sujets comme le troisième mandat auquel aspire le président Nkurunziza, le projet de modification de la Constitution ou les questions de la répartition des terres.
L'Uprona était la seule formation d'opposition à n'avoir pas boycotté les élections de 2010.Les autres estimaient que les élections, remportées par le Cnnd-FDD et Pierre Nkurunziza, président sortant, étaient biaisées.
"Nous assistons désormais à une guerre ouverte entre le pouvoir Nkurunziza et l'Uprona.Nous sommes inquiets car à la moindre étincelle, si cette répression se durcit encore tout peut déraper dans ce pays", a analysé un diplomate.
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