Un manifestant a été tué jeudi matin par des tirs de la police dans le quartier de Musaga, à Bujumbura, où la police mène depuis mercredi après-midi une opération musclée de reprise en main face aux manifestations hostiles au président Pierre Nkurunziza.
Le jeune homme a été mortellement touché au dos, selon ces témoins, interrogés par l'AFP.Son corps a été évacué peu après par la Croix-Rouge.
Après des tirs sporadiques toute la nuit, les affrontements se sont poursuivis dans la matinée.D'un côté les manifestants essayaient de se regrouper et jetaient des pierres.De l'autre, les policiers ripostaient avec leurs kalachnikovs, tirant au jugé et parfois à hauteur d'homme, toujours selon des témoins.
La police avait investi mercredi après-midi ce quartier sud de la capitale burundaise, bastion de la contestation contre une candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat à l'élection présidentielle du 26 juin.Ce mouvement a éclaté fin avril à Bujumbura, et a été sévèrement réprimé par la police, avec plus d'une vingtaine de tués depuis quatre semaines.
Mercredi, la police avait annoncé son intention de "restaurer l'ordre" à Musaga.Des dizaines de policiers avaient alors investi la zone, en faisant largement usage de leurs armes, pour des tirs de sommation mais également des tirs à hauteur d'homme, afin de disperser les petits groupes qui les assaillaient à coups de pierres.
Ailleurs dans la capitale, comme quasi-quotidiennement maintenant depuis 25 jours, les manifestations ont repris jeudi matin dans plusieurs quartiers.
A Rohero, un quartier pourtant très proche du centre de la capitale, une centaine de manifestants se regroupaient en chantant et annonçaient leur intention d'avancer vers le centre-ville, alors qu'aucun policier ou militaire n'était présent.
A Ngagara, des affrontements ont éclaté avec un groupe d'une centaine de contestataires près de l'Assemblée nationale, qui doit ce jour se réunir en session extraordinaire pour la prestation de serment de trois nouveaux ministres.
Les forces de l'ordre étaient déployées en nombre autour de l'Assemblée, et des policiers ont ouvert le feu au-dessus des protestataires qui se réfugiaient dans des rues voisines et tentaient d'y installer des barricades de fortune.
Au moins deux de ces manifestants ont été blessés par balle, dont l'un a été touché à la tête, a-t-on constaté.
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