Burundi: un mort et des blessés dans de nouveaux affrontements entre police et manifestants

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Bujumbura (Burundi) (AFP)

Au moins une personne a été tuée et plusieurs autres blessées jeudi au Burundi dans de nouveaux affrontements à Bujumbura entre la police et les manifestants qui contestent la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Jeudi matin, dans le quartier périphérique de Kinama (nord de Bujumbura), un petit groupe de manifestants s'est opposé à des partisans du gouvernement, selon eux des membres des "Imbonerakure", les jeunes du parti au pouvoir.La police a alors ouvert le feu sur les manifestants, tuant l'un d'eux par balle et en blessant trois autres.

Les "Imbonerakure", qualifiés de "milices" du pouvoir par l'ONU, sont accusés d'intimider les opposants à M. Nkurunziza.

Dans le même quartier, selon des témoins, au moins six personnes ont également été blessées, dont trois grièvement, par l'explosion de deux grenades lancées par des inconnus.Un journaliste de l'AFP a vu les deux impacts des grenades au sol.

Dans le quartier voisin de Cibitoke, foyer de la contestation depuis plus de 10 jours, des manifestants ont un peu plus tard pris en chasse un autre jeune présenté comme un "Imbonerakure".Celui-ci a réussi à se réfugier dans la cour d'une maison, avant d'être rattrapé par la foule, de lui échapper de nouveau pour aller se cacher dans une canalisation.L'armée est alors intervenue pour le protéger, à la colère des manifestants.

"L'armée ne nous a pas protégés ce matin contre les Imbonerakure, et maintenant elle protège les Imbonerakure", a lancé un manifestant sans donner son nom.

La foule est ensuite retournée dans la maison où s'était dans un premier temps abrité le partisan du pouvoir, y a attrapé un autre jeune avant de le tabasser et de le laisser, gisant, inconscient, dans un caniveau.

Bujumbura est le théâtre depuis le 26 avril de manifestations émaillées de heurts parfois violents entre les opposants à une candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle du 26 juin, et la police ou les Imbonerakure.Depuis le début du mouvement, qualifié par le pouvoir de "soulèvement" et ses participants de "terroristes", au moins 15 personnes ont péri.

Le chef de l'Etat, élu une première fois par le Parlement en 2005 et une deuxième fois en 2010 au suffrage universel direct, a été officiellement investi candidat par son parti, le Cndd-FDD, le 25 avril.

Ses opposants jugent cette nouvelle candidature inconstitutionnelle, ce que réfute le camp présidentiel.La Cour constitutionnelle, jugée inféodée au pouvoir par les manifestants, a donné raison mardi à Pierre Nkurunziza.

Ce dernier a, en dépit de pressions croissantes, a confirmé mercredi soir qu'il briguerait bel et bien un troisième mandat en juin.

Les opposants prêtent à M. Nkurunziza l'intention de modifier, une fois réélu, la Constitution pour supprimer la limitation de durée de l'exercice du pouvoir.

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