Des forces de sécurité camerounaises ont passé la frontière vers le Nigeria fin janvier, où des milliers d'anglophones camerounais ont trouvé refuge après avoir fui les violences perpétrées dans les régions anglophones du Cameroun, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.
"La semaine dernière, entre 50 et 70 soldats camerounais sont venus à Danare pour nous dire que notre village d'origine (au Cameroun) était de nouveau sécurisé et qu'on pouvait y revenir", a déclaré mercredi à l'AFP Tony Kajang, 22 ans, Camerounais anglophone réfugié dans l'Etat de Cross River, au Nigeria.
L'information a été confirmé à l'AFP par d'autres réfugiés camerounais au Nigeria, et un habitant de Danare a souligné que les soldats n'avaient pas effectué d'opération armée.
"Des forces de sécurité sont venues des communautés du pays voisins au niveau du district de Boki" à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, a indiqué John Inaku, directeur général de l'Agence locale de gestion des urgences (Sema) pour l'Etat de Cross River.
"Ce n'est pas la première fois que cela se produit", souligne-t-il."En décembre, ils étaient dans le district d'Ekang".
Les medias nigérians et camerounais indiquaient mercredi matin que 80 gendarmes camerounais avaient mené une opération militaire lundi à Danare, sans que cela puisse être confirmé mercredi.
Selon des sources anonymes citées par The Punch, "les gendarmes sont venus combattre les militants (camerounais anglophones) qui se sont réfugiés dans la communauté".
Une source de la police locale contactée par l'AFP, a confirmé que "oui, c'est vrai" qu'il y a eu des militaires camerounais au Nigeria, mais n'a pas souhaité donner plus de détails sur les circonstances de la "présence d'hommes sur le territoire" nigérian.
Les vélléités d'indépendance du Cameroun anglophone et la présence de près de 30.000 réfugiés au Nigeria est source de tensions entre les deux pays.
Le Nigeria, qui est également confronté à un mouvement indépendantiste des Biafrais dans le sud-est du pays, s'est toutefois rangé du côté du gouvernement camerounais ces dernières semaines, marquant un tournant important dans la crise.
Le président du mouvement séparatiste anglophone, Sisiku Ayuk Tabe, détenu au Nigeria depuis le 5 janvier, a été extradé lundi au Cameroun avec 46 de ses partisans, considérés comme des "terroristes" par Yaoundé.
Mi-janvier, Amnesty International s'était inquiétée du sort des séparatistes détenus au Nigeria, estimant qu'ils "pourraient être menacés de torture et (s'exposer à un) procès inéquitable" dans leur pays d'origine.
Le Cameroun s'est félicité lundi "du caractère excellent de la coopération multiforme qu'entretiennent le Nigeria et le Cameroun, notamment au plan sécuritaire", selon son ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary.
Dans la même déclaration, M Tchiroma a fait état de la "détermination des gouvernements des deux pays (�?�) à ne jamais tolérer que leurs territoires servent de base à des activités de déstabilisation dirigées contre l'un d'entre eux".
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