Entre 400 et 600 jeunes, selon une estimation de la police et de la gendarmerie, étaient mobilisés à la mi-journée à l'entrée de l'ambassade de France, chantant et dansant à la gloire de M. Biya, tout en s'insurgeant contre l'attitude de M. Macron.De nombreux gendarmes et policiers étaient également présents pour éviter tout débordement. La plupart des manifestants portaient des drapeaux du Cameroun tandis que d'autres brandissaient des pancartes hostiles au président français. "M. Macron, le Cameroun n'est pas un Dom-Tom" (départements et territoires français d'Outre-Mer), "M. Macron mêle-toi de tes oignons", pouvait-on lire sur certaines pancartes. "Nous sommes ici pour riposter aux propos de Macron parce qu'il a manqué de respect à notre patriarche (Paul Biya)", a expliqué un manifestant, Souley Aboubakar, président d'une des associations des jeunes partisans de M. Biya, à l'origine de ce rassemblement. "Il (M. Macron) est un président de la République. Il doit être respecté, mais il doit respecter notre président", a-t-il ajouté. "Nous ne sommes pas une province de la France. Le Cameroun est un Etat souverain, indépendant depuis 1960", a-t-il poursuivi, invitant M. Macron à présenter "des excuses". La même exigence a été exprimée par d'autres manifestants. Samedi, M. Macron avait dénoncé "des violations des droits de l'homme intolérables" au Cameroun, promettant de mettre "la pression" sur M. Biya pour que "la situation cesse". Il répondait à un activiste camerounais qui l'avait interpellé samedi lors du salon de l'agriculture. Le 14 février, 23 personnes dont une majorité d'enfants sont mortes au cours d'une opération militaire dans le village de Ntumbo, dans le Nord-Ouest du Cameroun, selon l'ONU. Dimanche, Yaoundé a réagi, assurant vouloir "rester maître de son destin", et a réaffirmé "qu'il n'y avait pas eu 22 villageois, dont quatorze enfants, tués".Sollicitée, l'ambassade de France n'a pas réagi.
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