Cameroun: la justice saisie pour l'annulation des inscriptions d'électeurs

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YAOUNDE (AFP)

Le principal parti d'opposition au Cameroun, le Social Democratic Front (SDF), a affirmé jeudi à l'AFP avoir saisi la Cour suprême pour exiger l'annulation des inscriptions sur les listes électorales, en cours depuis mi-août, en vue du scrutin présidentiel de 2011.

"Lundi (4 octobre), le président de la Chambre administrative (de la Cour suprême) a accepté de recevoir la requête" du SDF "aux fins d'annulation des inscriptions sur les listes électorales initiées par Elecam (Elections Cameroon)", l'organe électoral, a déclaré le vice-président du parti, Joshua Osih.

"Tout ce que Elecam fait est illégal", a-t-il dit.

La date de la présidentielle n'a pas encore été révélée.Le président Paul Biya, 77 ans, au pouvoir depuis 1982, n'a pas encore dit s'il sera candidat.

Dans sa requête dont l'AFP a obtenu une copie, le SDF estime que le lancement, mi-août par Elecam des inscriptions sur les listes électorales s'est fait en "violation flagrante de la loi" créant cet organe, qui date de 2006.

Cette loi stipule notamment que "la mise en place effective d'Elections Cameroon est constatée par décret du président de la République", ce qui n'a pas été fait jusqu'à ce jour, souligne le SDF.

S'appuyant sur le même texte, il note que le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, ancien organisateur des élections, et l'Observatoire national des élections (Onel) qui en assurait la supervision depuis 2001, devaient garder leurs prérogatives respectives jusqu'à la constations de la mise en place d'Elecam.

Paul Biya a nommé les membres d'Elecam en 2008.Opposition et ONG l'accusent d'avoir choisi des militants de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), pour s'assurer une réélection.

"Nous souhaitons être jugés sur les actes que nous posons, (...) pas sur notre passé" de militant du RDPC, a affirmé à la radio d'Etat le président du conseil électoral d'Elecam, Samuel Fonkam Azu'u.

Quelques semaines après leur nomination, les membres d'Elecam appartenant au RDPC avaient annoncé leur démission du parti, ce qui, selon des analystes et diplomates, ne garantit cependant pas leur impartialité.

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