Le principal parti d'opposition au Cap-Vert a remporté la majorité absolue aux élections législatives dimanche et formera le prochain gouvernement de cet archipel d'Afrique de l'Ouest doté d'un régime semi-parlementaire, selon les résultats sur plus de 90% des suffrages.
Le Mouvement pour la démocratie (MPD, libéral), conduit par l'ex-maire de Praia, Ulisses Correia e Silva, a gagné avec plus de 53% des voix devant le Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV, membre de l'Internationale socialiste), au pouvoir depuis 2001, dont la dirigeante, Janira Hopffer Almada, a reconnu sa défaite dans la soirée.
Sur 72 sièges au Parlement, le MPD en obtient au moins 36, devant le PAICV, à 25, et 3 pour l'Union capverdienne indépendante et démocratique (Ucid, démocratie-chrétienne), huit restant encore à attribuer, notamment après dépouillement des votes de l'importante diaspora aux Amériques.
Le MPD l'a emporté dans l'ensemble des circonscriptions de l'archipel, des résultats qui démontrent "une volonté claire de changement", a souligné M. Correia e Silva dans sa première déclaration à la presse.
Le futur Premier ministre s'est engagé à "beaucoup travailler car nous avons besoin d'un pays avec une plus forte croissance économique, de résoudre le problème du chômage et réduire la pauvreté".
"Il n'y a pas de perdants dans cette élection parce que c'est le Cap-Vert qui a gagné avec cette célébration de la démocratie", a-t-il assuré, adressant un salut particulier aux déplacés de l'éruption volcanique de l'île de Fogo en novembre 2014, dont certains vivent encore dans des conditions précaires.
Le MPD, parti du président Jorge Carlos Fonseca, a gagné sur l'île de Fogo, un bastion traditionnel du PAICV, en raison notamment du mécontentement lié aux conditions de vie de ces déplacés.
"Je félicite le MPD pour la victoire et je promets à partir de maintenant de mieux préparer les prochaines batailles électorales", a réagi Janira Hopffer Almada, 37 ans, en référence aux prochaines échéances de cette année 2016: un scrutin municipal en août et une présidentielle en octobre ou novembre.
Lors des débats avec ses adversaires, la jeune dirigeante du parti au pouvoir, qui briguait une quatrième victoire consécutive, a été accusée de faire preuve d'arrogance, une attitude mal perçue par les Cap-Verdiens qui apprécient la simplicité et l'humilité, selon les analystes politiques.
Le PAICV a joué la carte de la modernité, appelant les électeurs à "faire l'Histoire" en désignant pour la première fois une femme Premier ministre.
Mais le fort chômage des jeunes et l'usure du pouvoir après 15 ans de gouvernement, malgré une cohabitation avec le président Fonseca depuis 2011, ont vraisemblablement pesé sur la performance du PAICV, ex-parti unique, qui disposait d'une courte majorité (37 sièges contre 33 au MPD).
Le MPD avait remporté les premières élections pluralistes en 1991, puis celles de 1995, dans cette ancienne colonie portugaise, réputée modèle de démocratie sur le continent africain.
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