Un homme soupçonné d'avoir "planifié" le massacre de 14 jeunes venus chercher du bois en Casamance (sud du Sénégal) le 6 janvier et 15 personnes ayant participé à la tuerie font partie des 24 suspects actuellement détenus, ont indiqué jeudi des responsables de l'enquête.
"Celui qui avait planifié l'opération a été placé en garde à vue avec 15 (autres personnes) ayant pris une part active" dans la tuerie, a déclaré le procureur de Ziguinchor, Alioune Abdoulaye Sylla, lors d'un point de presse.
L'enquête a conclu à "une implication directe des personnes arrêtées" depuis une dizaine de jours, a précisé le colonel Issa Diack, chef de la section recherche de la gendarmerie.
Quatorze hommes partis chercher du bois dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, principale ville de la région, avaient été rassemblés puis tués froidement par des hommes armés le 6 janvier.
Depuis, l'armée a multiplié les opérations de ratissage dans les forêts des alentours, où se pratique la coupe illicite de bois précieux comme le teck et où une rébellion armée, divisée en plusieurs factions rivales, lutte pour l'indépendance depuis 35 ans.
Seize personnes, dont un journaliste local, ont été inculpées le 19 janvier d'association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d'armes sans autorisation. Puis huit autres le weekend dernier.
"Il résulte que l'attaque du 6 janvier a été planifiée et exécutée par une personne pour le compte de deux villages" et qu'elle "a été menée sous les ordres d'un lieutenant d'une faction" rebelle, a expliqué le procureur de Ziguinchor lors de son point de presse.
"La synthèse des informations recueillies a mené vers des pistes qui convergent vers la localité et le cantonnement d'une base", a ajouté M. Sylla, sans donner plus de détails sur le village ou la faction rebelle concernés.
"Une partie des armes, munitions et tenues seraient venues des bases" d'un cantonnement rebelle, a-t-il ajouté.
Le journal sénégalais Sud Quotidien avait rapporté mercredi que les arrestations s'étaient déroulées dans le village de Toubacouta, frontalier de la Guinée-Bissau, à une dizaine de kilomètres au sud de Ziguinchor.
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