La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait été saisie en septembre 2018 par l'ONG Les Mêmes droits pour tous (MDT) poursuivant le gouvernement guinéen et le groupe minier brésilien Vale-BSG au nom des victimes.Lors d'une audience dans la capitale nigériane Abuja, les trois juges de la Cour de justice de la Cédéao ont fixé au 21 avril la date pour statuer sur l'affaire.Dans la nuit du 3 au 4 août 2012, les forces de sécurité guinéennes avaient tiré sur des villageois qui protestaient depuis plusieurs jours contre la politique de recrutement de Vale-BSGR, l'accusant de privilégier les membres de groupes ethniques extérieurs à cette zone de Guinée forestière.L'avocat des plaignants, Me Pépé Antoine Lama, a indiqué à l'AFP que le gouvernement guinéen n'était pas représenté à l'audience mais avait présenté sa défense par écrit."Nous avons porté plainte contre cinq officiers des forces de sécurité guinéenne immédiatement après le massacre et nous avons ajouté en septembre 2018 des accusations contre Vale-BSGR pour avoir apporté un soutien aux forces de sécurité qui l'ont commis", a précisé Me Lama."Mais le système judiciaire guinéen n'a guère avancé pour faire répondre qui que ce soit de ses actes. Les victimes réclament justice", a-t-il ajouté.Les plaignants accusent la compagnie minière de complicité, notamment d'assassinat, affirmant qu'elle a fourni des véhicules et du carburant aux forces de sécurité.Dans une réaction à la plainte en 2018, le groupe brésilien Vale, associé à celui du milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz (BSGR) au sein du consortium minier Vale-BSGR en Guinée (VBG), avait assuré "n'avoir jamais entrpris ni soutenu aucun acte de violence à Zogota"."En 2012, le camp de VBG avait été envahi par des manifestants et les installations avaient été endommagées. Pour des raisons de sécurité, les employés avaient été évacués", avait affirmé le groupe.Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement "l'impunité" dont jouissent selon elles les forces de sécurité guinéennes. En 2019, Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont souligné que la condamnation en février de la même année d'un policier pour meurtre à la suite d'un tué lors d'une manifestation représentait une "première" depuis 2010. Le gouvernement a rejeté ces critiques, reprochant notamment à un rapport d'Amnesty en novembre de ne pas tenir compte de "difficultés particulières" du maintien de l'ordre en Guinée, comme "la nature violente et chaotique de certaines manifestations".
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