Un accrochage a opposé samedi à Bambari, dans le centre de la Centrafrique, des "éléments incontrôlés" de l'ex-rébellion Séléka à des forces françaises, a indiqué à l'AFP à Paris un porte-parole de l'état-major de l'armée.
Une vingtaine d'ex-Séléka, à bord de trois pick-up, ont ouvert le feu sur des soldats français qui, après des tirs de semonce, ont riposté et détruit l'un des trois véhicules, selon le colonel Gilles Jaron.Le bilan concernant d'éventuelles victimes du côté des ex-Séléka n'est pas encore connu et aucun soldat français n'a été tué ou blessé, a-t-il précisé.
De son côté, un officier de la force de l'Union africaine en Centrafrique (Misca) a expliqué à l'AFP à Bangui que les soldats français "ont riposté durement à des tirs" d'ex-rebelles.
"Samedi matin, une position des soldats français a fait l'objet de tirs des ex-Séléka en convoi", a indiqué sous couvert d'anonymat cet officier, après avoir été contact avec le contingent de la force africaine stationné à Bambari (250 km au nord-est de Bangui).
"Les soldats français ont riposté durement à ces tirs et un véhicule des ex-Séléka a été atteint et détruit.Des détonations fortes ont été entendues à cette occasion, faisant fuir des habitants vers l'évêché. Il y a eu des victimes côté ex-Séléka mais il n'y a pas encore un bilan précis", selon la même source.
Selon l'état-major français, après la destruction du pick-up, les tirs ont cessé mais les deux autres pick-up ont tenté de contourner les forces françaises.
Les assaillants avaient traversé la ville avant d'attaquer à l'ouest de celle-ci la position française, ouvrant le feu immédiatement sur elle, selon le porte-parole.
Les militaires français ont pris contact avec leurs interlocuteurs habituels chez les ex-Séléka pour faire baisser la tension, a également déclaré le porte-parole de l'état-major.
Mi-mai, plusieurs cadres du mouvement avaient affirmé vouloir restructurer la Séléka, à l'issue d'une rencontre à Ndélé (nord), et ont installé leur quartier général à Bambari, région où sont également signalés des mouvements de miliciens chrétiens anti-balaka, hostiles aux combattants Séléka à dominante musulmane.
Les assaillants semblent être des éléments échappant au contrôle de ces cadres, a affirmé le colonel Jaron.
La Séléka avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, puis été mise en déroute début 2014 après la démission forcée de son chef Michel Djotodia de la présidence de la République.Désormais, les combattants du mouvement, sans réelle ligne de commandement, écument la province, se rendant coupables de nombreuses exactions.
Le gouvernement centrafricain de transition, appuyé par la communauté internationale, a dénoncé l'installation à Bambari du nouvel état-major formé à la mi-mai par d'ex-Séléka.
"Le gouvernement de la transition condamne avec force les velléités sécessionnistes des aventuriers qui placent leurs intérêts égoïstes au-dessus de l'intérêt national", avait ainsi déclaré lundi le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké.
"Aucune existence physique d'un état-major militaire ou d'une administration parallèle quelconque ne sera tolérée sur les 623.000 km2 qui constituent le territoire centrafricain", avait-il ajouté, en appelant l'armée française et la Misca à "prendre toutes les dispositions pour mettre fin à ces dérives".
La crise centrafricaine a pris un tournant interconfessionnel depuis plusieurs mois, entre Séléka et miliciens anti-balaka.
Ces violences ont fait de nombreuses victimes et forcé les civils musulmans (minoritaires, moins de 20% de la population avant la crise) à fuir des régions entières du pays, essentiellement vers le Nord et le Centre, alimentant les craintes d'une partition du pays, à laquelle s'est toujours opposé le gouvernement de transition.
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