"Les experts ont reçu et continuent de recevoir des rapports faisant état de graves violations des droits de l'Homme et du droit humanitaire international, imputables aux militaires privés opérant conjointement avec les forces armées centrafricaines (FACA) et, dans certains cas, avec les forces de maintien de la paix des Nations unies", affirment les membres de ce groupe d'experts de l'ONU."Le groupe de travail sur les mercenaires s'est dit profondément troublé par les actions interconnectées de +Sewa Security Services+ (une société de sécurité privée russe, ndlr), de +Lobaye Invest SARLU+, une entreprise (minière, ndlr) russe, et d'une organisation basée en Russie, connue sous le nom de +Groupe Wagner+.", selon le communiqué.Ils ont notamment exprimé leurs préoccupations quant à l'implication de ces acteurs dans une série d'attaques violentes survenues depuis l'élection présidentielle du 27 décembre 2020.Parmi les violations des droits de l'Homme "figurent des informations faisant état d'exécutions sommaires massives, de détentions arbitraires, de torture pendant les interrogatoires, de disparitions forcées, de déplacements forcés de la population civile, de ciblage sans discernement d'installations civiles, de violations du droit à la santé et d'attaques croissantes contre les acteurs humanitaires", ont-ils ajouté.Deux semaines avant les élections présidentielle et législatives de fin décembre, six des plus puissants groupes armés qui contrôlaient les deux-tiers de la Centrafrique, en guerre civile depuis huit ans, se sont alliés pour renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra.Les autorités centrafricaines ont alors demandé et reçu le soutien des centaines de militaires rwandais et de paramilitaires russes, venus à la rescousse d'une armée démunie. Ils ont repoussé les rebelles, avec l'aide de quelque 12.000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), présents dans le pays depuis 2014.Les experts de l'ONU ont aussi "exprimé leurs préoccupations quant à la proximité et l'interopérabilité" entre les paramilitaires russes et la Minusca.Ils ont notamment fait état de réunions coordonnées en présence de "conseillers russes", y compris dans les bases de la Minusca, ainsi que des évacuations médicales de "formateurs russes" blessés vers les bases de la Minusca. "Cette indistinction entre les opérations civiles, militaires et de maintien de la paix pendant les hostilités crée une confusion quant aux cibles légitimes et augmente les risques de violations généralisées des droits de l'homme et du droit humanitaire", ont-ils dénoncé.La Russie, quant à elle, a toujours réfuté la présence du groupe paramilitaire Wagner en Centrafrique et qualifie les militaires déployées dans le pays "d'instructeurs" responsables de la formation des soldats et des sous-officiers centrafricains.
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