Sidiki Abass, également connu sous le nom de Bi Sidi Soulemane, avait intégré le gouvernement le 6 mars, en même temps que d'autres représentants des 14 groupes armés qui contrôlent encore 70% du territoire centrafricain.Dans son communiqué annonçant sa démission, il a fustigé des fonctions "floues" et une "absence de concertation avec le chef de gouvernement", le Premier ministre centrafricain Firmin Ngrebada.Cette démission du responsable du groupe Retour Réclamation Réhabilitation (3R) intervient moins de dix jours après celle d'un autre chef de groupe armé: Mahamat Al Khatim, leader du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), qui occupait des fonctions similaires auprès du gouvernement centrafricain.Les deux hommes étaient conseillers militaires, chargé des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) dans les régions d'influence de leurs groupes respectifs.La création de ces brigades réunissant des membres des forces centrafricaines et de groupes armés dans le but d'assurer la sécurité du territoire s'est avérée être un des points les plus complexes de la mise en oeuvre de l'accord de paix signé à Khartoum. Pour le gouvernement, les combattants rebelles doivent d'abord participer au programme de désarmement et démobilisation (DDRR) lancé en décembre 2018 avant d'intégrer ces unités mixtes.Certains dirigeants des groupes signataires, dont Sidiki Abass, ont exigé que leurs hommes soient cantonnés après leur désarmement, en attendant leur intégration aux futures USMS. Une mesure qui n'était pas prévue dans le budget du DDRR, en partie financé par les Etats-Unis et la Banque mondiale, selon le ministre conseiller coordinateur du DDRR Jean Willybiro Sako. A ce jour, seuls une trentaine d'éléments des 3R ont été effectivement désarmés.Le groupe 3R dirigé par Abass a également été pointé du doigt à plusieurs reprises par le gouvernement centrafricain et la Mission des nations unies en Centrafrique (Minusca), pour des violations de l'accord de Khartoum.En mai, 46 civils avaient été massacrés par des éléments des 3R à Paoua, dans le nord du pays. Le 30 juillet, trois auteurs présumés des tueries ont été déférés devant la Cour pénale spéciale à Bangui, une cour composée de juges nationaux et internationaux chargée de juger les violations graves des droits humains commises en République centrafricaine depuis 2003.
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