Centrafrique: la présidente "regrette" le retrait du contingent tchadien

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Paris (AFP)

La présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, a fait part vendredi de ses "regrets", après l'annonce du retrait du contingent tchadien de la force de l'Union africaine en Centrafrique (Misca).

"Nous regrettons cette décision qui a été prise sous l'effet d'un certain nombre d'événements", a déclaré sans plus de précision Mme Samba Panza dans une brève déclaration à quelques journalistes à Paris, peu avant une rencontre avec des représentants de la communauté centrafricaine en France.

"Nous allons examiner avec le Tchad et la Misca les conséquences de cette décision de manière apaisée et sereine", a-t-elle ajouté.

Acteur-clé de la crise centrafricaine et incontournable puissance régionale, le Tchad, l'un des principaux fournisseurs de la Misca, a annoncé jeudi le retrait de ses 850 soldats de Centrafrique, dénonçant une "campagne malveillante" à leur encontre.

Cette annonce survient après la mort de 30 personnes à Bangui le week-end dernier, tués par des soldats tchadiens.Il s'agit de l'incident le plus grave impliquant des troupes étrangères en Centrafrique depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par la Séléka, une coalition à dominante musulmane appuyée par le Tchad.

Vendredi, un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a accusé les soldats tchadiens d'avoir "illégitimement ouvert le feu sur la population" et "tiré de façon indiscriminée".

"Je n'ai pas pris connaissance de ce rapport.Je verrai de manière sereine et apaisée ce qui a été dit dans ce rapport", a déclaré aux journalistes la présidente de transition.

Selon le ministre centrafricain des Affaires étrangères Toussaint Kongo-Doudou, la décision tchadienne a été annoncée jeudi par le président tchadien Idriss Déby à Mme Samba Panza lors d'un entretien en marge du sommet UE-Afrique à Bruxelles.

"Nous n'avons aucune information sur le calendrier de retrait du contingent tchadien qui doit être fixé par l'Union africaine", a précisé le ministre lors d'une rencontre vendredi avec la presse à Paris.

"Nous avons appris ce retrait avec beaucoup de regret", a-t-il insisté, jugeant que "cette décision va avoir un impact négatif sur la capacité de renforcement (en troupes) de la force africaine".

"Cette décision a été prise par le gouvernement tchadien en toute indépendance et souveraineté" mais "les Tchadiens vont continuer de nous appuyer par des aides multiformes, logistiques et autres"."La coopération entre nos deux pays qui partagent une longue frontière est indispensable", a-t-il dit.

Comme la présidente, le ministre s'est refusé à commenter les accusations portées par les Nations unies à l'encontre des forces tchadiennes."On ne peut pas condamner sans enquête.On ne peut pas condamner sans que les faits aient été établis", a-t-il déclaré.

Jusqu'à présent, le gouvernement centrafricain, la Misca mais aussi la France qui a déployé 2.000 soldats dans le pays, avaient pointé du doigt les miliciens anti-balaka, qu'ils accusent d'avoir attaqué à la grenade le détachement tchadien, venu à Bangui afin de rapatrier ses ressortissants fuyant les violences.

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