Le gouvernement et l'armée centrafricains ont annoncé vendredi avoir repris Birao la principale ville du nord du pays occupée depuis mercredi par la rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ce que nie la CPJP qui affirme toujours tenir la ville.
"Pour le moment, l'armée contrôle la ville de Birao", a déclaré le ministre Fidèle Ngouandjika, porte-parole du gouvernement joint au téléphone par l'AFP."J'avais annoncé que la riposte était imminente et que si les rebelles voulaient la guerre ils allaient avoir la guerre (...) Les rebelles ont voulu le feu, ils ont le feu maintenant.Je puis vous dire que la riposte est importante et conséquente", a-t-il ajouté.
"Les éléments de l'armée centrafricaine ont repris le contrôle de Birao aux premières heures de la matinée d'aujourd'hui (vendredi), après des opérations qui ont commencé quelques heures plutôt.Actuellement nous pouvons confirmer que l'armée a mis en déroute les rebelles", a affirmé une source du haut commandement militaire à l'AFP.
"Des opérations de ratissage étaient en cours depuis dans les alentours de Birao pour repérer les poches de résistance", a ajouté la source."Le bilan dans les rangs de la rébellion est lourd, mais il n'est pas encore précis pour le moment.Parce que nos hommes ont engagé la riposte à partir de plusieurs points de la ville".
De son côté, Bevarrah Lala, coordonateur et porte-parole de la CPJP, a affirmé à l'AFP depuis la France que les hommes de son mouvement "continuaient à tenir la ville".
"Nous sommes toujours là et aux alentours.Nous ne voulons pas partir.Le gouvernement raconte des histoires avec une certaine arrogance.C'est juste de la poudre aux yeux pour rassurer à l'étranger avant les festivités de l'indépendance (qui doivent avoir lieu le 1er décembre)", a commenté M. Lala.
"Nous avons des prisonniers.Le gouvernement ferait mieux de s'en préoccuper plutôt que d'inventer des histoires", a-t-il ajouté.
La ville de Birao a été attaquée mercredi par la CPJP qui a annoncé en avoir pris le contrôle.Cette occupation a été confirmée par le haut-commandement militaire et par M. Ngouandjika qui avait alors promis une riposte.
M. Ngouandjika avait aussi accusé la CPJP d'être épaulé "par des rebelles tchadiens chassés du Darfour", région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre où de nombreux mouvements rebelles tchadiens disposaient jusqu'à récemment de bases arrière.Selon des sources militaires tchadiennes et occidentales, certains rebelles tchadiens auraient rejoint le nord-est de la Centrafrique.
Le haut commandement militaire reconnaît "quatre morts" dans ses rangs ainsi que des prisonniers.La CPJP annonçait elle un bilan plus plus lourd "une dizaine" de militaires tués et "onze prisonniers dont le commandant de Birao".Selon M. Lala, la CPJP avait eu un un mort.
La CPJP, qui affirme régulièrement avoir pour fief la zone de Ndélé, à quelque 300 km au sud de Birao, n'a pas signé d'accord de paix avec Bangui, contrairement à d'autres mouvements rebelles de Centrafrique, pays engagé dans un processus de pacification depuis 2008.Elle a récemment occupé d'autres villes dont Yalinga et Ippy (est).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.