L'opposant et chef de la principale ex-rébellion centrafricaine Jean-Jacques Demafouth, ainsi que deux leaders d'une autre ex-rébellion, tous trois arrêtés début janvier, ont été libérés mercredi soir, a appris l'AFP auprès de M. Demafouth et de son avocat.
"Je viens de sortir de la SRI (Section de recherches de la gendarmerie).Je suis content de retrouver ma famille.Je ne souhaite pas faire d'autre commentaire parce que l'affaire suit son cours", a affirmé à l'AFP M. Demafouth.
Son avocat Me Mathias Barthélémy Morouba a précisé que les deux dirigeants de l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) l'ancien ministre et actuel député Gontran Djono Ahaba et Abder Kader Kalile ont aussi été libérés.
"Nous avions formulé une demande de mise en liberté et le juge a pris la décision de mettre mon client en liberté provisoire.Nous attendons la décision définitive: un non lieu pur et simple mais le fait qu'il soit sorti est déjà une victoire partielle", a déclaré Me Morouba.
"Il y a encore quelques restrictions parce qu'il (M.Demafouth) doit se présenter de temps en temps à la justice mais ils (les trois) sont libres", a-t-il ajouté.
Ancien ministre de la Défense et deux fois candidat à la présidentielle, Demafouth avait accepté de prendre en 2008 la tête de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) au cours du processus de paix qui a conduit à la signature d'un accord entre la plupart de mouvements rebelles et le pouvoir.
Egalement président du parti Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP) M. Demafouth avait terminé cinquième (2,79% des voix) de la présidentielle de 2011 dont il avait contesté les résultats.
Il avait été arrêté le le 6 janvier, accusé de "déstabilisation du pays" en prenant contact avec d'autres mouvements rebelles, ce qu'il nie.Son avocat avait annoncé en février qu'il avait été inculpé d'"atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat".
"Selon ce qui m'est parvenu, Demafouth cherchait à déstabiliser le pays.Pour une personne de son rang, vouloir couper l'ensemble des forces politico-militaires pour reprendre la lutte - au nom de quoi, je ne sais - c'est méchant", avait déclaré fin janvier le président centrafricain François Bozizé.
"On m'accuse de vouloir prendre la tête d'une fusion de trois autres rébellions: la CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix), l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) et le MLCJ (Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice), mais je n'ai rien à voir avec ça", avait déclaré lors de sa détention à l'AFP M. Demafouth, par ailleurs vice-président du Comité de pilotage du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) en tant que représentant de l'APRD.
Fin janvier, le Comité de pilotage du processus de DDR se montrait inquiet de voir "compromettre" le processus de paix en cours après ces arrestations.
L'APRD, le MLCJ et l'UFDR avaient adhéré à l'accord de paix de Libreville en 2008.La CPJP avait signé un cessez-le-feu avec les autorités de Bangui en juin, sans pour autant intégrer l'accord global de paix de Libreville de 2008.Ces mouvements participent depuis au DDR dans le cadre des accords signés lors du Dialogue politique inclusif (DPI), forum entre pouvoir, rebelles, opposition et société civile en décembre
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