Dénonçant une violence "sans précédent" en Centrafrique, l'ONG Médecins sans frontières appelle les groupes armés à respecter la sécurité des civils et humanitaires et exhorte à déployer une aide d'urgence.
"Des dizaines de milliers de villageois ont fui une nouvelle vague d'attaques et d'exécutions sommaires -perpétrées tant par des groupes armés que par des forces gouvernementales- dans le nord-ouest du pays", rapporte l'ONG, estimant à plus de 30.000 le nombre de déplacés sur Bossangoa et à des milliers celui des personnes déplacées aux alentours.
Les gens se réfugient dans la brousse, sans protection, et sont particulièrement exposés au risque de paludisme, première cause de mortalité dans le pays, s'inquiète l'ONG.
"Ces familles vivent dans une grande promiscuité.Elles cuisinent, mangent, dorment, se lavent et font leurs besoins au même endroit.Ces conditions d'hygiène désastreuses accroissent de manière critique le risque d'épidémie", décrit Ellen Van der Velden, chef de mission MSF en RCA, citée dans ce communiqué.
"MSF est aujourd'hui l'une des seules ONG à travailler dans les zones du pays affectées par le conflit.Elle fournit des soins médicaux et chirurgicaux, un accès à l'eau potable et à l'hygiène, ainsi qu'un soutien nutritionnel.Mais une aide plus importante est nécessaire", souligne-t-elle.
"Il n'y a pas encore assez d'acteurs présents sur le terrain pour venir en aide à toute cette population", renchérit auprès de l'AFP le Dr André Munger, responsable de programme sur la Centrafrique.
"Si tout ça perdure, ça va toucher encore plus de gens et ça va être encore plus difficile pour eux de rejoindre les structures de santé qui ne sont déjà pas très nombreuses et pas très fonctionnelles", poursuit-il.
Parmi les acteurs humanitaires, certains ont quitté le pays, d'autres ont été victimes de pillages."Ils doivent se rééquiper et trouver les fonds suffisants", explique le Dr Munger.
La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis la chute en mars du président François Bozizé, renversé par une coalition hétéroclite de rebelles, la Séléka, aujourd'hui officiellement dissoute.
Depuis, le pays est livré à des chefs de bande et des mercenaires étrangers, l'�?tat s'est effondré et les violences menacent de prendre un tour religieux entre chrétiens, qui constituent la majorité des 5 millions d'habitants, et musulmans.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a annoncé l'envoi de troupes supplémentaires et réclamé l'organisation d'élections libres dans le pays début 2015.
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