Les deux hommes, anciens chefs de milice antibalaka, sont accusés par les services de la procureure Fatou Bensouda de meurtres, viols, actes de torture, mutilations, destruction de biens et de bâtiments religieux, attaques contre des civils et enrôlement d'enfants soldats.MM. Ngaïssona et Yekatom sont apparus jeudi devant les juges lors d'une audience dite de confirmation des charges devant la chambre préliminaire de la CPI, en vue d'un éventuel procès."Cette chambre n'a pas vocation à se prononcer sur la culpabilité des suspects. Elle cherche à déterminer s'il existe des preuves suffisantes" pour justifier l'ouverture d'un procès, a déclaré le juge Antoine Kesia-Mbe Mindua.Créées en 2013 après la prise du pouvoir à Bangui par les rebelles de la coalition de la Séléka, les milices d'autodéfense antibalaka (antimachettes) ont pris les armes, assurant défendre les intérêts des chrétiens face aux exactions des groupes armés musulmans. M. Ngaïssona, 52 ans, est soupçonné d'avoir commis ou aidé à commettre des crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans l'ouest de la République centrafricaine entre septembre 2013 et décembre 2014."Je n'ai pas d'observations à faire", a-t-il déclaré lorsque le juge lui a demandé s'il voulait réentendre la liste des charges formulées par l'accusation. M. Yekatom, 44 ans, surnommé "Rambo" en Centrafrique, a été remis à la Cour pour sa responsabilité pénale présumée dans des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la même zone entre décembre 2013 et décembre 2014.La CPI a en février joint les deux affaires afin "d'accroître l'équité et la rapidité de la procédure".M. Ngaïssona a été interpellé en France en décembre à la suite d'un mandat d'arrêt délivré par la CPI, qui siège à La Haye. Il est apparu en janvier pour la première fois devant la Cour, deux jours après son extradition.Il a été précédé par Alfred Yekatom, dont la première comparution devant les juges de la CPI remonte à novembre, une petite semaine après son transfèrement historique vers La Haye, le premier depuis l'ouverture de l'enquête sur la Centrafrique en septembre 2014.
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