Centrafrique: un chef milicien anti-balaka arrêté au Congo

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BRAZZAVILLE (AFP)

Le coordonnateur autoproclamé de milices d'autodéfense chrétiennes anti-balaka en Centrafrique a été arrêté mardi dans le nord du Congo, puis transféré à Brazzaville, a-t-on appris jeudi auprès d'une source policière congolaise.

Ancien ministre sous le régime Bozizé, ancien député, Patrice Edouard Ngaïssona s'était autoproclamé chef des "anti-balaka".Il a été arrêté avec deux de ses collaborateurs.

"L'arrestation de M. Ngaïssona s'est faite sans heurts", a précisé à l'AFP une source policière s'exprimant sous couvert de l'anonymat."Il s'est presque rendu.Actuellement, il est gardé en lieu sûr dans la capitale (Brazzaville)".

La région de la Likouala (nord), lieu de son arrestation, est séparée de la Centrafrique par le fleuve Oubangui.Elle accueille depuis fin 2013 plus de 11.000 réfugiés centrafricains (chrétiens et musulmans confondus), selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

M. Ngaïssona a été député à l'Assemblée nationale et président de la Fédération centrafricaine de football, avant de diriger le ministère de la Jeunesse sous le régime du président déchu François Bozizé (2003-2013).Il s'est ensuite autoproclamé chef des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka.

La Centrafrique a sombré dans le chaos depuis le coup d'Etat en mars 2013 de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka, à dominante musulmane.Devenu président, Djotodia a ensuite été contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à empêcher les tueries entre ex-Séléka et anti-balaka.

Les violences ont déplacé près d'un million de Centrafricains, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants, provoquant une crise humanitaire sans précédent dans un pays parmi les plus pauvres du continent, malgré son potentiel agricole et minier.

Le Congo est très impliqué dans la crise centrafricaine.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso assure une médiation depuis janvier 2013 et son pays a déployé un millier d'hommes dans la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca).

La Misca, dirigée par le général congolais Jean-Marie Michel Mokoko, compte en tout 6.000 hommes, et le Congo y dispose du plus gros contingent.Elle est appuyée par les 2.000 français de l'opération Sangaris.

Pour sa première visite à l'extérieur, Catherine Samba Panza, présidente de la transition en Centrafrique, a séjourné du 8 au 9 février à Brazzaville.

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