Une centaine de soldats manquent pour pouvoir lancer l'opération militaire européenne en Centrafrique, qui devait initialement démarrer cette semaine, a indiqué mercredi sur RFI le commandant de cette force Eufor-RCA, le général français Philippe Pontiès, jugeant la situation "préoccupante".
"Le lancement reste subordonné à la mise en place d'une structure logistique d'une centaine de soldats couvrant des fonctions à la fois de soutien médical, de transport, de manutention et d'aide au déploiement", a déclaré le général.
"Des consultations sont en cours avec tous les Etats membres (de l'UE) et je ne désespère pas de trouver la solution qui me permettra le moment venu de recommander le lancement" de l'opération, a-t-il poursuivi, assurant que l'objectif restait de "prononcer la pleine capacité opérationnelle de la force à la fin du mois d'avril".
La situation est "préoccupante", a-t-il reconnu."Il y a encore un pas à faire pour que le lancement puisse être recommandé.Ce pas n'est pas grand mais il est essentiel et nous l'attendons évidemment avec impatience", a-t-il ajouté, alors que la France a "vigoureusement" appelé vendredi l'UE à honorer ses engagements en Centrafrique.
Approuvée par les 28 le 10 février dernier, Eufor RCA, une force de 800 à 1000 hommes destinée à appuyer les forces françaises et africaines qui tentent de restaurer l'ordre et la sécurité en Centrafrique, devait initialement commencer à se déployer cette semaine.
Mais la mission a du plomb dans l'aile, les Etats, déjà peu enthousiastes à s'engager en Centrafrique, ayant désormais le regard rivé sur l'Ukraine.
Selon le général Pontiès, sept pays (France, Estonie, Lettonie, Espagne, Pologne, Portugal, Géorgie) contribuent pour le moment à Eufor RCA, qui compte pour le moment deux compagnies d'infanterie (300 soldats), une "section" de forces spéciales et une compagnie de gendarmerie.
L'un des plus gros contributeurs est la Géorgie, pays non membre de l'UE, avec 150 soldats, a-t-il précisé.
"Compte tenu de la situation en République centrafricaine aujourd'hui, à la fois humanitaire et sécuritaire, je pense qu'il y a une certaine urgence à ce que nous nous déployions", a souligné le général, répétant que l'opération était prévue pour durer six mois.
La Centrafrique s'est enfoncée dans le chaos et un cycle infernal de tueries interreligieuses depuis un coup d'Etat il y a un an.
Les violences ont fait près d'un million de déplacés et réfugiés, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants, et provoqué une crise humanitaire sans précédent.
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