Dans une allusion très claire au Maroc, M. Schinas a affirmé, dans une interview à la radio publique espagnole, que l'Europe ne serait "pas victime de ces tactiques"."Ceuta, c'est l'Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n'est pas le problème de Madrid, c'est le problème de tous" les Européens, a déclaré M. Schinas, qui s'exprimait en espagnol.Bruxelles avait déjà exprimé mardi sa solidarité vis-à-vis de l'Espagne et appelé le Maroc, par la voix de la commissaire européenne Ylva Johansson, à empêcher les "départs irréguliers" depuis son territoire."Personne ne peut intimider ou faire chanter l'Union européenne", a encore dit M. Schinas, qui a rappelé qu'il y avait déjà eu "ces 15 derniers mois quelques tentatives de pays tiers (...) d'instrumentaliser" la question migratoire."Cela, nous ne pouvons pas le tolérer", a-t-il lancé, mentionnant nommément la Turquie.Selon les derniers chiffres du gouvernement espagnol, près de 8.000 migrants sont entrés illégalement à Ceuta depuis lundi matin. Environ 4.000 ont déjà été refoulés vers le Maroc, d'après la même source.Sur fond de crise diplomatique majeure avec le Maroc, liée à l'accueil en Espagne pour y être soigné du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, le gouvernement espagnol a répliqué mardi en convoquant l'ambassadrice marocaine pour lui exprimer son "mécontentement" face à l'arrivée de ces milliers de migrants.Le Maroc a immédiatement rappelé son ambassadrice à Rabat "pour consultation".
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